Pharrell Williams célèbre la femme libre dans une exposition à Paris
"Dans mon album, j'essaie de montrer les différentes images que j'ai de la femme. C'est aussi ce que fait l'exposition, elle présente les différentes facettes de ce que nous ressentons pour les femmes", a expliqué lundi l'auteur du célèbre titre "Happy".
Coiffé d'un chapeau noir souple en fibre de carbone, qui a remplacé le grand couvre-chef créé par Vivienne Westwood, Pharrell Williams a attiré la foule médiatique des grands jours. L'exposition, qui ouvre mardi et se tient jusqu'au 25 juin, inaugure le nouvel espace de la galerie Perrotin situé 60 rue de Turenne (3e arrondissement).
Murakami est "un maître"
Portant un tee shirt avec un smiley, le cou chargé de plusieurs colliers et sautoir griffés, l'artiste met en avant son plaisir d'apprendre au contact des plasticiens dans ses différents projets. Le Japonais Takashi Murakami "est un maître", le sculpteur Daniel Arsham aussi, dit-il.
"Je suis un musicien. J'apprécie d'être accueilli à bras ouverts dans ce monde. Je veux apprendre. Aucune université ne peut vous offrir cela", dit l'auteur-compositeur-interprète, âgé de 41 ans.
Le musicien connaît depuis sept ans Emmanuel Perrotin, qui a eu une galerie à Miami et est désormais implanté à New York. Ensemble, ils ont eu l'idée il y plusieurs mois de faire une exposition autour des femmes. L'album "G I R L" est sorti en mars. Puis tout s'est fait très vite, "en 50 jours", indique M. Perrotin, qui signe un joli coup en montant un événement autour de la star du R'n'B.
L'exposition présente 48 oeuvres, dont 12 spécialement conçues pour l'occasion. Elle entend rendre hommage aux femmes à travers le regard de 37 artistes dont 18 femmes - presque la parité (Marina Abramovic, Valérie Belin, Sophie Calle, Prune Nourry, Germaine Richier, Cindy Sherman...).
Elle célèbre surtout la femme libre, libérée par les artistes de toute contrainte, souligne Ashok Adicéam, conseiller à la galerie Perrotin et cocommissaire l'exposition.
Une photo de Terry Richardson fait débat
L'une des oeuvres fait tiquer une journaliste présente à la conférence de presse : celle du photographe controversé Terry Richardson, montrant un pubis féminin caché par une friandise "Eat me". Pharrell Williams se lève pour lui répondre. "Je veux qu'il y ait des débats, que les gens soient curieux."
"Nous savions que cette photo provoquerait des réactions", déclare Emmanuel Perrotin, en prenant la défense du photographe de mode, cible de critiques sur son attitude à l'égard des femmes.
C'est Terry Richardson qui a photographié Pharrell Williams et sa femme pour les deux oeuvres de Takashi Murakami que le Japonais a offertes comme cadeau de mariage au couple, rappelle M. Perrotin.
L'artiste Laurent Grasso, lui, a peint une huile montrant Pharrell Williams en Napoléon, découvrant l'Égypte et la déesse géante de l'amour. Elle fera la couverture de son prochain single. "Pharrell Williams voulait apparaître en Napoléon. Il aime l'histoire. Mais il est représenté tout petit face à la femme", souligne Laurent Grasso.
"C'est étrange" de devenir soi-même une oeuvre d'art, reconnaît Pharrell Williams. Il a été particulièrement frappé par l'expérience vécue lors de la réalisation par Daniel Arsham de sa statue en verre brisée et résine.
Pharrell Williams était totalement enveloppé dans un moule et immobilisé pendant plusieurs heures. "Je respirais avec une paille", raconte-t-il. C'était une expérience d'ordre "spirituel".
Plusieurs artistes étaient présents à la visite de presse: Daniel Arsham, Prune Nourry, Johan Creten. Et Jean-Michel Othoniel, qui présente un grand collier couleur émeraude: "Je suis le plus féminin de tous les masculins de l'exposition. Le féminin est une valeur à partager", a-t-il déclaré.
Pharrell se dit triste pour les jeunes iraniens "Happy" arrêtés
Durant cette conférence de presse lundi, Pharrell a été Interrogé par ailleurs sur l'arrestation de six jeunes iraniens qui avaient posté sur internet une vidéo (depuis effacée mais que l'on peut voir en copie ici) sur laquelle ils dansaient sur "Happy". Le musicien, qui avait protesté sur Twitter, a exprimé sa tristesse.
La vidéo a provoqué la colère des milieux conservateurs iraniens, en particulier parce que les trois jeunes femmes ne portent pas le voile, obligatoire pour toutes les femmes en République islamique.
Jusqu'au 25 juin
Galerie Perrotin
60 rue de Turenne (Paris 3e)
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