Patrick Bruel, le poker en ligne et le fisc : révélations de l'Express
En 2009, Patrick Bruel avait repris la société britannique Winamax, avec Marc Simoncini, fondateur du site de rencontres Meetic, et Alexandre Roos et Christophe Schaming, deux fondateurs de Caramail.
Winamax a obtenu en juin 2010 un agrément de l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) à l’ouverture du marché des paris et des jeux en ligne en France.
Auparavant, le site « a opéré dans des conditions douteuses depuis le Royaume-Uni », affirme L’Express.
Avant 2010, une partie des sommes encaissées par Winamax avait été reversée à sa maison mère, Oxley Properties, une holding dont le siège passa successivement, selon le journal, des Iles Vierges au Grand Duché du Luxembourg. Une manière d'échapper à l'impôt français, relève l'hebdomadaire.
Ce montage a déjà permis à Bruel et à ses associés de placer jusqu'à 1,14 million d'euros au Luxembourg, pour financer l'organisation de tournois, rapporte encore L’Express.
Le site Winamax de poker en ligne était déjà bien connu des parieurs avant d’être homologué. Et en 2006, Bruel en assurait déjà la promotion.
Alexandre Roos, associé de Bruel : nous payons tous nos impôts
Interrogé par l'AFP, le président de Winamax, Alexandre Roos, a dit qu'avant juin 2010, les opérateurs de jeux "travaillaient dans une zone grise" et que Winamax "opérait en Grande-Bretagne sous licence européenne".
Pour autant, a ajouté M. Roos, "nous payons tous nos impôts (sur le revenu et ISF) en France où nous vivons". En 2011, a-t-il précisé, Winamax a payé 30 millions d'euros d'impôts et de taxes diverses en France.
Quant au chanteur, il se défend ainsi auprès de l'Express : "Je ne suis qu'un actionnaire, ce sont les responsables opérationnels qui connaissent les détails."
Patrick Bruel a affirmé la semaine dernière que la proposition de François Hollande de taxer à 75% les revenus annuels supérieurs à un million d'euros était "limite confiscatoire et spoliateur".
Winamax, numéro un du poker en ligne en France, a franchi il y a un an le cap du million de joueurs inscrits sur son site, dont 330.000 en mode "argent réel", c'est-à-dire ayant rempli toutes les conditions pour miser quand ils le désirent.
Tenue à présent de se mettre en conformité avec la loi française à la suite de l’obtention de son agrément en France, et taxée lourdement, la société a basculé dans le rouge. Fin 2010, elle affichait une perte de 16 millions d'euros dans l'Hexagone pour un chiffre d'affaires de 39,8 millions.
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