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Mort du pionnier du renouveau de la musique baroque, Gustav Leonhardt

Tous les musiciens vénéraient la noblesse et enviaient le feu intérieur que Gustav Leonhardt cachait sous une austère apparence de protestant, comme s'il était sorti d’un film d'Ingmar Bergman.
Article rédigé par franceinfo - Sophie Jouve
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Gustav Leonhardt joue sur l'orgue de Couperin à Versailles (22/09/2007)
 (Baltel / Sipa)

"Il est décédé lundi soir", a déclaré à l'AFP Kim van Niftrik, une porte-parole de "De Nieuwe Kerk", une église du centre d'Amsterdam reconvertie en centre culturel, où Gustav Leonhardt était, selon l'agence de presse néerlandaise ANP, organiste.

Gustav Leonhardt a toujours occupé une place à part dans le monde de la musique baroque : autant par la science que par le talent, il avait retrouvé l’art de jouer le répertoire de clavier d’avant Mozart (Couperin, Rameau, Bach, Scarlatti), qui s’était presque totalement perdu depuis un siècle.

Maître de l'interprétation sur instruments anciens, Gustav Leonhardt a enregistré près de 300 albums. Son nom est notamment associé à l'enregistrement intégral, entre 1971 et 1990, de près de 200 cantates sacrées de Bach avec l'Autrichien Nikolaus Harnoncourt.

Le claveciniste avait lui-même incarné Bach au cinéma dans la "Chronique d'Anna Magdalena Bach" (1967) de Danièle Huillet et Jean-Marie Straub.

En décembre, Gustav Leonhardt avait donné son dernier récital au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris. Le musicien était apparu extrêmement faible et amaigri. Le théâtre était comble. Certains spectateurs avaient été installés à même le sol sur des coussins, et l’auditoire comptait un nombre impressionnant de musiciens, surtout des clavecinistes, tous plus ou moins ses élèves.

 

Purcelle, Deux Grounds par Gustav Leonhardt, le 12 décembre 2011 aux Bouffes du Nord à Paris. Son dernier concert.

 

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