Le Figaro dresse son palmarès des opéras en régions
Arrivent en tête de ce palmarès : l'Opéra national de Lyon, l'Opéra national du Rhin et le Théâtre du Capitole de Toulouse. Le premier est salué pour "l'intelligence d'une programmation audacieuse et variée", servie par un "chef virtuose" (Karusho Ono), avec un bémol, toutefois, concernant la distribution des rôles. L'Opéra du Rhin est encensé pour "un Ring de toute beauté signé David McVicar" et pour "le dynamisme des jeunes voix du Rhin". Troisième de ce peleton de tête, le Théâtre du Capitole a perdu sa première place après Paris en raison d'une "programmation plus économe", même si des "spectacles fastueux" (Rinzi de Wagner) y sont encore donnés.
Dans la catégorie "bons élèves" : l'Opéra national de Bordeaux et l'Opéra national de Lorraine. La salle girondine bénéficie d'un directeur qui est également à la tête de l'orchestre "pour réaliser une synergie exemplaire", mais le Figaro est plus circonspect sur "les choix de metteurs en scène. L'Opéra de Nancy est qualifié de "modèle du genre" pour sa "programmation astucieuse", obligée de s'adapter à des restrictions budgétaires, qui n'empêchent pas d'offrir un large pannel, allant de la "redécouverte de chefs-d'oeuvre oubliés" au "grand répertoire dans des lectures originales".
Viennent les établissements "peuvant mieux faire", pas moins de répertoriés. L'Opéra national de Montpellier Languedoc Roussillon, malgré le "formidable outil lyrique" qu'il constitue, pâtit d'un directeur (Jean-Paul Scarpitta) qui s'est attiré la défiance de 82% du personnel, pour un manque "de vision et de gouvernance", selon le quotidien. L'Opéra de Nice est estimé "médiocre" en raison de "l'amateurisme d'une gestion municipale obsolète". L'Opéra de Marseille semblerait quant à lui sortir de son marasme, dans la perspective du statut de capitale européenne de la culture dont pourra s'enorgueillir la cité phocéenne en 2013.
L'Opéra-théâtre d'Avignon et des pays du Vaucluse souffre de coupes budgétaires qui entraînent un nombre réduit de productions et fragilisent leurs composantes, notamment l'orchestre "encore menacé il n'y a pas si longtemps". L'Opéra de Rouen Haute-Normandie vacille depuis vingt ans suite à des "révisions déchirantes", toutefois compensées par des "partenaires fructueux" comme le Poème harmonique et le Choeur Accentus. L'Opéra-théâtre de Metz-métropole "végète depuis quelques années", ce qui pourrait à terme entraîner une "fusion avec Nancy". L'Opéra-théâtre de Saint-Etienne souffre, lui, d'une direction mise "sous la coupe de la mairie", mais bénéficie d'un "chef d'orchestre, Laurent Campellone (qui fait) des merveilles".
Reste les "miraculés", comme l'Angers-Nantes Opéra où sont proposés "des projets que l'on ne voit pas ailleurs", où l'Opéra de Lille qui compense son "absence de compagnie permanente" par une fédération d'"ensembles devenus incontournables" (Concert d'Astrée et Ictus). L'Opéra de Dijon tire son parti de la fusion du Grand Théâtre avec l'Auditorium symphonique, et d'artiste en résidence, lui permettant le "rêve un peu fou" d'un Ring en 2013.
A l'Opéra de Tours, le directeur, aussi chef d'orchestre, est animé d'une "ambition artistique" qui le guide vers "les oeuvres les plus difficiles avec exigence et intégrité". L'Opéra Toulon Provence serait "tombé en déshérence", mais son "dynamisme permet de redécouvrir des raretés" et "rend justice sans rougir aux grand titres", selon le quotidien. L'Opéra de Rennes "avec son budget de misère (...) fait ce qu'il peut et il le fait le mieux possible". Enfin, l'Opéra de Massy, seul opéra en banlieue parisienne, est investi d'"une mission non seulement culturelle mais sociale".
Le Figaro souligne dans son introduction que "le maillage du territoire est réel, mais fragile. En région, villes, communautés d'agglomération, département et régions y contribue plus largement que l'Etat, qui consacre environ 100 millions d'euros au seul Opéra de Paris et 200 millions aux treize opéras qu'il soutient en région". Les disparités budgétaires sont criantes selon les salles. Ainsi l'Opéra de Lyon est doté d'une cagnote de 34 millions d'euros, contre 3,5 à Rennes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.