Le carrosse de "La Cenerentola" de Rossini fait étape à Limoges
Sandrine Anglade a choisi de mettre en scène cet opéra accueilli pour trois représentations au Théâtre-Opéra de Limoges : "La réalité de ce qui se raconte est quelque chose d’absolument épouvantable, et Rossini et Ferretti l’on traité sur un mode tellement explosif, tellement drôle et tellement truculent que l’on part dans une espèce de voyage de dinguerie." C’est parce que cet opéra permet de prendre de grandes libertés scéniques que la metteure en scène a pu faire de cette œuvre une rêverie qui mêle à la fois humour bouffon et réflexions délicates. Avec Julie Boulianne dans le rôle-titre et Juan Jose de Leon dans celui de Don Ramiro, le prince, Sandrine Anglade dirige sa troupe à la manière de la bonne fée.
Reportage : France 3 Limousin - I. Rio / N. Djailani / N. Stil
C’est en 1817 que Gioachino Rossini compose sa propre adaptation du célèbre conte de Charles Perrault, "Cendrillon", dont le livret est de Jacopo Ferretti. Il choisit de s’éloigner de l’œuvre originale pour proposer une création explosive et réjouissante. Légère, cette composition en deux volets reprend les codes de l’opéra-bouffe. Rossini se réapproprie le conte tragique pour en faire une comédie jubilatoire.
Il prend la liberté de modifier certains éléments de l’histoire de Charles Perrault : Cenerentola ne subit plus les méchancetés d’une marâtre, mais d’un beau-père, tout aussi cruel. Toute la magie est effacée de l’opéra, la bonne fée prend les traits du personnage d’Alidoro, un philosophe penseur. Même la célèbre chaussure de vair est remplacée par un bracelet pour des soucis de bienséance, évitant de cette manière aux comédiennes de devoir dévoiler leurs jambes sur scène.
Dans cet opéra, on retrouve aussi Florian Sempey dans le rôle du valet de Don Ramiro. Révélé lors des Victoires de la musique classique en 2013, le jeune baryton n’en est pas à son premier opéra de Rossini, puisqu’il interprète cette saison 2016/2017 le rôle de Figaro d’"Il Barbiere di Siviglia". Parler de son rôle de Don Ramiro le met en joie : "C’est un bonheur de faire ce rôle pour la première fois à Limoges. Pouvoir travailler véritablement sur une longue période de répétition la musique et prendre ses marques sur scène, c’est le plus important, c’est comme ça qu’on ancre un rôle en soi, c’est en le travaillant sur scène."
Porté par son succès, lors de la tournée, l'opéra est interprété par de nouveaux comédiens. Travail d’orfèvre donc pour les costumiers du Théâtre-Opéra, qui doivent retoucher les costumes à chaque fois que la distribution est modifiée. "Tout est un désir particulier. Un désir particulier d’un créateur, d’un metteur en scène, d’un chanteur. Il faut composer avec tous ces désirs particuliers", explique Joël Viala, chef costumier de l’Opéra de Limoges.
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