L'opéra de Marseille accueille "La Veuve Joyeuse", féministe d'un autre temps

L'Opéra de Marseille présente "La Veuve Joyeuse", une œuvre entre tradition et modernité. Missia Palmieri, veuve affranchie, refuse d'être une proie masculine, enchaîne les conquêtes et vie une histoire d'amour inattendue avec son ex-amant. L'opérette est à voir jusqu'au 7 janvier.
Article rédigé par Inas Hamou Aldja
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Deux duos, l'un cavalier, l'autre d'amour, montrent que Danilo et Missia n'ont cessé de s'aimer malgré le temps écoulé. (France 3 E. Zini)

Une femme qui refuse de se laisser abattre après la mort de son défunt mari, un homme qui saisit l'opportunité de la reconquérir, c'est l'histoire de "La Veuve Joyeuse".

L'opérette ressurgit des sous-sols de l'Opéra de Marseille, pour cinq représentations, d'une durée de 2 heures 45, jusqu'au 7 janvier. Adaptée du Vaudeville de 1905 du compositeur Franz Lehár, cette opérette en trois actes est une production de l'Opéra de Saint-Étienne. La version française met en scène une femme tout ce qu'il y a de plus moderne, Missia Palmieri.

Très courtisée, elle s'affranchit des conventions sociales, refuse d'être la proie des manigances masculines qui veulent déjà la remarier. Veuve d'un riche banquier, la fortune de son défunt mari lui donne justement le privilège de ne pas dépendre d'un homme et d'être une femme libre, forte et indépendante, qui a encore toute une vie à bâtir, loin de se morfondre. Depuis, elle collectionne les conquêtes. Lors d'une fête chez l'ambassadeur, Missia revoit son grand amour. Les origines modestes de cette veuve joyeuse avaient empêché cette union. Les anciens amants sauront-ils saisir cette seconde chance ?

Un regard moderne

Cette œuvre d'origine autrichienne a su épouser les codes français. À la mise en scène, Jean-Louis Pichon a la volonté de transcender le burlesque pour souligner la complexité et la sensibilité des personnages, abordant des sujets autrefois tabous.

"Il y a beaucoup de sensualité, beaucoup de jeu au sein de cette histoire d'amour et c'est ce qui m'a plu profondément. On ne voit pas ça souvent dans d'autres œuvres."

Anne-Catherine Gillet,

interprète soprano de Missia

Une veuve, des amants, de riches héritiers, tout un cocktail pour faire de cet opéra un spectacle qui mêle aussi théâtre, beaux costumes et danse. "On a des moments extrêmement tendres, notamment avec la fameuse valse de l'or exquis, aux sonorités très douces. Et aussi des moments avec de grandes envolées rythmiques et lyriques", décrit Didier Benetti, chef d'orchestre.

Valses, cancan, polkas et mazurkas : la représentation de La veuve joyeuse offre une version française, haute en couleurs.

s'installe pour 5 représentations à l'Opéra de Marseille. Une opérette à découvrir jusqu'au 5 janvier.
"La veuve Joyeuse" s'installe pour 5 représentations à l'Opéra de Marseille. Une opérette à découvrir jusqu'au 5 janvier. (L.Gardner / E. Zini / P. Pascale)

La Veuve Joyeuse a près de 120 ans, continue de perpétuer, durant ses fêtes, la tradition viennoise. La représentation est à découvrir du 29 décembre au 7 janvier à l'Opéra de Marseille. Billetterie disponible, à partir de 11 euros.

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