Hervé Niquet dirige Haendel : feu d'artifice baroque au Festival Berlioz
Compositeur romantique de génie, Berlioz part en 1851 à Londres chercher le succès et la reconnaissance qui lui font défaut en France. Sur ces terres outre-Manche, il participe à un événement mondial et historique : la première exposition universelle. Fasciné, il décrit dans ses "Mémoires" ces instruments inconnus et ces mélodies étrangères qu'il y découvre et qui l'inspireront tant. Le festival Berlioz revient sur cette incroyable aventure londonienne. Samedi 26 août, 5.000 personnes se sont réunies au château Pupetières pour "La grande fête baroque". Un grand feu d'artifice a illuminé le ciel isérois, au rythme des "Water et Fireworks Music", deux oeuvres modernes et spectaculaires de G. F. Haendel. Le Concert Spirituel d'Hervé Niquet, spécialiste de cet exercice un peu particulier a relevé le défi.
Reportage France 3 Alpes : M. Feutry / C. Lepoittevin / J. Picca
Haendel dans un lieu d'exception
Le Festival Berlioz investit chaque année un lieu d'exception en lien avec le thème de l'édition. Cette année, le château privé de Pupetières, qui évoque l'enfance de Berlioz, a ouvert ses salons et ses jardins aux 5.000 mélomanes réunis. Ravagé par la Révolution française, le château médiéval est restauré au XIXe siècle par Eugène Viollet-le-Duc. Comme Berlioz, cet illustre architecte était à Londres le 15 octobre 1851 et deviendra par la suite en France l'homme incontournable des expositions universelles. Avec ses immenses jardins et son étendue d'eau, le château de Pupetières est bien le lieu idéal pour interpréter les "Water Music" et "Fireworks Music" de Haendel.Haendel est un peu l'inventeur du son et lumière. A travers les "Water Music", il écrit une pièce pour être jouée sur un bateau, tout au long de la Tamise. A l'époque, des dizaines de milliers de spectateurs viennent pour assister au concert. Les "Fireworks", c'est le son et lumière de l'époque. Haendel écrit des musiques pour feux d'artifices.
Bruno Messina, directeur
L'alliance royale entre feu d'artifice et musiqueLe feu d'artifice accompagne Haendel ? Non, en fait, c'est le contraire, la musique se met au rythme des "fireworks". Hervé Niquet et son ensemble musical Le Concert Spirituel avaient déjà relevé le défi dans d'autres lieux somptueux : Chambord et Versailles. Un feu d'artifice décidément royal. Le chef d'orchestre confie les difficultés mais aussi toute l'excitation de ces grands rendez-vous.
On ne s'entend pas jouer. C'est l'alliance du bruit et du bruit. On a l'impression qu'à chaque fois qu'on fait une note, il y a quelque chose qui explose. C'est une jubilation sonore et visuelle, c'est très particulier
Hervé Niquet, chef d'orchestre du Concert SpirituelLe Festival Berlioz se poursuit jusqu'au 3 septembre dans une ambiance "So British!"
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.