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Espagne : la restauration ratée du Christ de Borja inspire un opéra comique

En 2012, elle avait été la risée du web. Pleine de bonne volonté, Cecilia Gimenez avait restauré une fresque représentant le Christ dans l'église de son village, à Borja (nord de l'Espagne)... Mais le résultat était raté. Deux américains se sont inspirés de cette histoire pour créer l'opéra "Ecce homo". Une version courte sera jouée samedi dans le village de l'octogénaire espagnole.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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La version restaurée du Christ de Borja (Espagne), le 28 août 2012.
 (CESAR MANSO/AFP)
Cecilia Gimenez est passée "de méchante à héroïne", se félicite Andrew Flack. Cet américain s'est inspiré de cette octogénaire espagnole pour créer l'opéra comique "Ecce homo", avec le compositeur Paul Fowler. En 2012, elle avait été tournée en ridicule sur la toile pour avoir restauré de façon désastreuse une fresque représentant Jésus couronné d'épines dans l'église de son village, Borja. L'oeuvre avait été réalisée par un artiste local en 1930. L'octogénaire était alors perçue comme l'auteur de la pire restauration d'une oeuvre d'art, le visage du Christ ressemblant désormais à celui d'un ours en peluche, selon les moqueurs.
 
Pour s'en sortir, Cecilia Gimenez aura quand même dû "entreprendre une thérapie", relève Andrew Flack, qui s'est déplacé plusieurs fois à Borja et a appris à connaître la vieille dame et sa famille. L'oeuvre initiale était "une fresque dans son église qui lui était chère et à laquelle personne ne prêtait attention", résume-t-il. "Elle a seulement essayé d'aider" en tentant de restaurer l'oeuvre déjà abîmée, poursuit-il. "Quand l'affaire est devenue virale (sur les réseaux sociaux) et qu'on se moquait d'elle, elle s'est sentie très mal. Mais maintenant, elle a l'impression que cela relève du miracle !"

Une oeuvre qui fait la popularité du village

Des hordes de curieux se pressent désormais dans le village de 5.000 habitants situé près de Saragosse. Selon le maire de Borja, Eduardo Arilla Pablo, 170.000 visiteurs au total ont visité le village depuis le début de l'affaire. Pour voir l'oeuvre de l'octogénaire, il faut désormais débourser deux euros. Au-delà du selfie, les visiteurs peuvent même ramener un souvenir : un mug ou un tee-shirt à l'effigie de la fresque mutilée.
 
Samedi, une version courte de l'opéra sera interprétée par une chorale locale et des chanteurs professionnels de la région, sur une place jouxtant l'église. Quand ils se sont rendus compte que l'histoire faisait un tabac en août  2012, ils ont décidé d'en faire une oeuvre intitulée "Behold the man", traduction de l'expression latine "Ecce homo" signifiant "voici l'homme", les mots de Ponce Pilate lorsqu'il présenta Jésus à la foule, selon l'Evangile.

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