Crise : l'Opéra de Vienne va devoir faire des économies
"Nous devons, si possible --et cela ne l'est pas--, économiser 10 millions d'euros", a déclaré le réputé chef d'orchestre Franz Welser-Möst au cours d'une interview pour une émission culturelle de la chaîne de télévision privée ATV, qui sera diffusée dimanche.
La ministre des Finances, Maria Fekter, a formulé cette demande à Franz Welser-Möst alors que tous deux passent leurs vacances au bord du lac d'Attersee, près de Salzbourg, où ils se sont rencontrés.
"On ne nous a pas expliqué comment nous devions y arriver, alors que l'Opéra de Vienne est une maison gérée très efficacement", a poursuivi le chef d'orchestre. "Au niveau international, nous avons le nombre d'entrées le plus important. Nous devançons l'Opéra d'Etat de Bavière de 10 millions, l'Opéra d'Etat de Berlin de 20 millions. Nous avons un taux de fréquentation de presque 99%", a-t-il expliqué, soulignant "qu'il n'y a pas de possibilité d'augmenter les recettes".
Concert de la soprano Elina Garanca lors de l'édition 2011 du Bal de l'Opéra de Vienne :
Un chiffre d'affaires record de 31,3 millions d'euros
L'Opéra de Vienne, qui a enregistré pour la saison passée un chiffre d'affaires record de 31,3 millions d'euros, touche 56,4 millions d'euros de subventions du gouvernement chaque année. L'année dernière, une étude avait identifié des économies potentielles de 6,7 millions d'euros à réaliser jusqu'à la fin de la saison 2014-2015.
Alors que l'Autriche, comme beaucoup d'autres pays européens, cherche à réduire ses dépenses afin d'équilibrer son budget, le ministère de la Culture a réagi, indiquant à l'agence de presse autrichienne APA "qu'il n'y aura absolument pas de coupes dans le budget des théâtres publics".
Franz Welser-Möst s'est également plaint du déclin de la culture en Autriche, selon lui autrefois le principal atout du pays et moins estimée aujourd'hui: "Le Festival de Salzbourg, l'Orchestre philharmonique de Vienne, l'Opéra de Vienne, ce sont des institutions avec lesquelles nous sommes au premier plan mondialement". "Ces institutions culturelles sont notre fleuron. Nous ne devrions pas considérer cela comme acquis", a-t-il averti.
"Devenir le meilleur est difficile. Mais rester au sommet est encore plus difficile et demande beaucoup d'innovations et d'investissements", a insisté Franz Welser-Möst.
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