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Après la vague "Einstein on the Beach", vous reprendrez bien un Glass ?

Après le triomphe de la reprise de l’opéra mythique de Philip Glass « Einstein On the Beach » au théâtre du Chatelet et sur le live de Culturebox, au début de janvier à Paris, le musicien compositeur minimaliste continue sur les scènes de France l’exploration de son œuvre.
Article rédigé par franceinfo - Franck Giroud
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Philip Glass
 (Fernando Aceves)

Il y a un véritable mystère Phil Glass. Sa musique séduit un public peu habitué à la musique savante. De nombreux amateurs de rock ou de jazz ont plongé au fil des décennies dans son œuvre. Fascination d’une musique aux thèmes répétés à l’envi, aux formes simples, aux sonorités inspirées de musiques du monde. Il faut dire que le parcours de Philip Glass a été jalonné par des rencontres occidentales, comme Nadia Boulanger à Paris, ou orientales. Il fut l’assistant de Ravi Shankar.

A sa façon Phil Glass a cristallisé au fil des années divers modes d’expressions artistiques : théâtre, danse avec Lucinda Childs, opéra avec Robert Wilson, mais aussi poésie avec l’écrivain Alan Ginsberg ou cinéma. C’est ce panorama de compositions qu’il met en avant pour quelques jours encore sur les scènes françaises.
 

Un programme unique au milieu d’une expo spéciale New York
 
Ainsi en ouverture du premier festival Nouveau siècle de St Etienne sous titré « 2014 : The New York Moment », Philip Glass au clavier et son ensemble offrent au public une plongée dans quarante ans de son œuvre. Ce festival offre un large panorama des années 70 et 80,  dans l’art américain. Ce concert d’ouverture est placé non pas sur la scène de l’Opéra théâtre de St Etienne mais au milieu de la nouvelle exposition du Musée d’art moderne de St Etienne consacrée à l’art contemporain new yorkais des années 70 avec Joel Shapiro, Peter Halley et 8 jeunes créateurs.

Et la musique de Phil Glass prend tout son sens visuel. Les extraits de « Civil Wars », « Music in 12 parts », « The Truman show », “Koyaanisqatsi” ou “The Photographer” trouvent toute leur place dans ce décor. On remarque que bien souvent ces compositions ont déjà accompagné des images. C’est le cas bien sûr de la musique du film de Peter Weir « The Truman show » (1998) ou du film aux images hypnotiques de Golfrey Regigio « Koyaanisqatsi » (1982). Enfin « The Photographer » rend hommage au précurseur des images animées Eadweard Muybridge.
  (James Ewing)
Si ce programme de concert est unique, il se prolonge avec l’ensemble de Philip Glass par une drôle de rencontre avec Jean Cocteau. C’est sans doute sa formation à Paris auprès de Nadia Boulanger qui a amené le compositeur à s’intéresser au cinéma de Cocteau et notamment à « la Belle et la Bête ». Sur la base du film de 1946, il a composé un film-opéra en 1994 où les accents de Ravel, Debussy ou Fauré sont assez présents.

En somme, ce cycle de concerts autour de la musique de Philip Glass et le succès public de ces reprises nous montrent qu’à sa façon le minimalisme est à son maximum. Maxi succès et beau passage d’un siècle à l’autre et d’une génération à l’autre pour cette culture new yorkaise souvent décriée comme simpliste au moment de sa création.
 
Festival « The New York Moment », Nouveau siècle à l’opéra théâtre et au musée d’art moderne de St Etienne (42) jusqu’au 25 janvier.
Concert d’ouverture vendredi 17 janvier. www.operatheatredesaintetienne.fr
 
« La Belle et la Bête » les 18 et 19 janvier à l’opéra théâtre de St Etienne et les 21 et 22 janvier à Blagnac (31)
Concert solo de Phil Glass au théâtre de la Renaissance le 18janvier à Oullins (69)
THE NEW YORK MOMENT
Trois expositions d’art américain des années 1960 à aujourd’hui jusqu'au 18 MAI  au Musée d'art moderne de St Etienne

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