"Nous sommes peut-être trop ringards" : le désarroi de ces fanfares qui n'arrivent plus à recruter de nouveaux musiciens

En cette fin de journée, ils ne sont que quatre à être présents pour la répétition hebdomadaire. Ce dimanche, la fanfare de Montiers-sur-Saulx (Meuse) se produira devant le monument aux morts du village pour commémorer le 8 mai 1945.

Dans la salle de classe de l'ancienne école du village, Firmin, le benjamin de la fanfare, est âgé de 13 ans. Il est accompagné de Jean-Paul, 77 ans, Jean-Marc, la cinquantaine, et Fernand, le directeur âgé de 36 ans.

"Dans mon temps, nous étions une cinquantaine"

Quand elle fait le plein de ses musiciens, la fanfare réunit une quinzaine de personnes. Année après année, le nombre de membres diminue : "De mon temps, quand j'étais jeune, nous étions une cinquantaine dans la fanfare", se souvient Jean-Paul. Tous les jeunes du village faisaient partie de la fanfare. Désormais, nous avons du mal à être une quinzaine." 

Comme tant d'autres fanfares dans toute la France, celle de Montiers-sur-Saulx peine à recruter des nouveaux musiciens. Firmin, fils et petit-fils de musiciens, trompettiste, n'est par exemple jamais parvenu à faire venir dans la fanfare ses copains du collège.

"Pour mes amis du collège, c'est une activité de vieux avec des vieux."

Firmin, fanfariste de 13 ans

à franceinfo

"Ce n'est pas une activité de jeune, selon mes camarades du collège", explique Firmin. "Il faudrait qu'on soit plus dans l'ère du temps, poursuit Jean-Paul. Nous ne sommes plus à la mode, nous sommes peut-être trop ringards."

L'année dernière, la fanfare de Montiers-sur-Saulx s'est produite à douze reprises. Pour la Sainte-Cécile, la patronne des musiciens, mais aussi pour les commémorations nationales. À chaque sortie, c'est Fernand Guillemin qui dirige le groupe. "Dans les villages comme les nôtres, avoir une fanfare locale pour animer les cérémonies du 8-Mai et du 11-Novembre, ça met de l'ambiance, défend le directeur. Une fanfare, c'est une histoire locale."