No Doubt et Lana Del Rey sur scène, Taylor Swift dans le public : les premiers temps forts du festival Coachella

Le célèbre festival américain Coachella, qui se déroule jusqu'à dimanche, a donné avec brio, le week-end dernier, le coup d'envoi des festivals d'été aux États-Unis. Sur scène se sont succédé rien moins que Lana Del Rey, Billie Eilish, Shakira et Blur.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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La chanteuse Gwen Stefani du groupe No Doubt, Shakira et Lana Del Rey se sont produites sur la scène du festival Coachella lors du premier week-end en Californie. (MATT WINKELMEYER / ARTURO HOLMES / CHARLES REAGAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Le célèbre festival américain Coachella a fait la part belle ce week-end à la nostalgie indie rock, avec le retour notable sur scène des No Doubt, un concert attendu de Lana Del Rey et une apparition surprise de Taylor Swift.

Lana Del Rey escortée par des motos vrombissantes

Le concert de Lana Del Rey, tête d'affiche du festival américain Coachella était l'un des temps forts de ce début d'édition. La chanteuse a fait son entrée sur scène escortée de motos puissantes pour la soirée d'ouverture du gigantesque événement musical, coup d'envoi des festivals d'été aux États-Unis. Lana Del Rey a fait chavirer la foule avec sa pop planante et éthérée, ce style qu'elle maîtrise comme personne. Bottes étincelantes aux genoux et mini-robe, elle a alterné rêve et sensualité, tubes et morceaux plus profonds, pendant que les danseurs se tordaient sur scène. La chanteuse Billie Eilish l'a rejoint pour un duo sur le célèbre tube Video Games.

Apparition surprise de Shakira

En matière de surprise, c'est Shakira qui a déboulé sur la scène du désert californien pour électriser un peu plus le set de son acolyte, le producteur et DJ argentin Bizarrap. Vêtue d'une courte robe aux couleurs du feu, elle a offert une performance puissante et dansante, notamment sur le tube commun du duo où elle se venge de son ex, l'ancien footballeur Gerard Piqué. "Arriba Coachella", a crié Bizarrap, sous les acclamations explosives de la foule, tandis que la chanteuse en a profité pour annoncer une tournée mondiale.

Le duo surprise a parachevé une première journée très latino, signant la domination de plus en plus forte des artistes hispaniques sur les plateformes de streaming. L'année dernière, le Porto-Ricain Bad Bunny avait écrit l'histoire en devenant le premier chanteur de langue espagnole à se hisser en tête d'affiche du grand rendez-vous musical.

Chanteuse virtuelle japonaise et "narcocorrido"

Cette année, c'est Peso Pluma – cinquième artiste le plus écouté dans le monde sur Spotify en 2023 – qui a attiré une immense foule avec son style unique, fusion des musiques régionales mexicaines traditionnelles, de rap latino et de reggaeton. Pendant que flottaient dans la foule de nombreux drapeaux mexicains, le chanteur de 24 ans avait fait projeter les gros titres d'articles de presse faisant allusion aux controverses autour de son genre musical, le "narcocorrido", accusé de glorifier les cartels de drogue. Peso Pluma revendique parler de la réalité.

Et ce n'était pas fini au pied des montagnes San Jacinto. La Porto-Ricaine Young Miko a lâché un set endiablé sur la scène principale, avec son trap latino qui rappelle le rap de la côte ouest américaine des années 1990, tandis que Cimafunk est devenu le premier artiste né à Cuba à se produire à Coachella, avec son funk afro-cubain teinté de cuivres inspirés de la Nouvelle-Orléans. Les fans se sont aussi régalés de la célèbre chanteuse virtuelle japonaise Hatsune Miku, un logiciel de synthèse vocale personnifié par l'hologramme de l'adolescente aux nattes turquoise. Sur scène, l'artiste virtuelle était accompagnée d'un groupe de musiciens en chair et en os.

Retour de No Doubt

La deuxième journée de concerts, samedi 13 avril, a surtout replongé Coachella dans la nostalgie des années indie rock, qui rappelaient les débuts du festival. Tout d'abord avec le groupe No Doubt, reformé pour la première fois depuis quinze ans. À 54 ans, Gwen Stefani a occupé la scène avec la voix de sa jeunesse, entraînant la foule à chanter des classiques tels que Just A Girl et Don't Speak.

Les rockers anglais Blur sont également montés sur scène. Et le groupe de stoner reggae rock Sublime – connu pour son tube Santeria –- a attiré des foules de fans sur la scène principale pour un concert au coucher du soleil, avec Jakob, le fils du défunt leader Brad Nowell, pour mener la marche. Autre retour, Vampire Weekend, qui s'était produit pour la dernière fois il y a plus de dix ans à Coachella.

Les New-Yorkais, qui viennent tout juste de sortir leur cinquième album Only God Was Above Us, ont alterné les chansons préférées des fans et de nouvelles compositions, dont un mashup de honky tonk qui a duré 15 minutes. Et, séquence improbable, ils ont fait monter sur scène la vedette Paris Hilton pour jouer une partie de "cornhole", un jeu d'adresse typiquement nord-américain où l'on doit lancer des sacs de haricots dans un trou.

Taylor Swift vole la vedette

Mais c'est Taylor Swift, toujours elle, qui a volé la vedette sans même se produire sur scène. Le gigantesque rendez-vous musical bruissait de rumeurs sur la présence de la méga star de la pop américaine, en pause de sa tournée The Eras Tour. Finalement, la chanteuse est apparue en spectatrice, depuis la droite de la scène, chantant et virevoltant au bras de son compagnon, le joueur de football américain Travis Kelce, lors du set des Bleachers.

Le groupe de rock a pour leader le producteur Jack Antoniff, qui a co-écrit et produit plusieurs albums de Taylor Swift. La présence de la star a été immortalisée à coups de vidéos de fans sur les réseaux sociaux, qui l'ont aussi surpris en section VIP au show de la rappeuse du Bronx Ice Spice. Mais les spectateurs étaient là pour la musique, notamment pour la tête d'affiche Tyler, The Creator, qui a fait irruption sur une scène en flammes à l'intérieur d'un camping-car garé dans un décor de désert montagneux. Son set a été enrichi par des invités tels que Kali Uchis, Childish Gambino ou A$AP Rocky.

"Mon nom est Saint Levant, je suis né à Jérusalem et j'ai grandi à Gaza"

Saint Levant, rappeur d'origines palestinienne, française, algérienne, serbe et qui a acquis sa notoriété en ligne, a porté ce week-end sur la scène du festival américain de Coachella ses rythmes dansants et un message de solidarité avec les Palestiniens. L'artiste de 23 ans a interprété ses tubes et nouveaux titres devant une foule de fans, où beaucoup agitaient des drapeaux palestiniens et portaient des keffiehs. "Coachella, mon nom est Saint Levant, je suis né à Jérusalem et j'ai grandi à Gaza", a lancé l'artiste, sous les acclamations.

"Comme j'espère que vous le savez tous, la population de Gaza subit un génocide brutal depuis six mois. Et la population de Palestine subit une occupation brutale depuis 75 ans", a-t-il ajouté. "Ce n'est pas juste moi sur scène – c'est tout le monde arabe qui est sur scène". Israël mène une guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza, en riposte à l'attaque sanglante menée par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur son sol. Plus de la moitié des 2,4 millions de Gazaouis ont dû quitter leur foyer et se réfugier toujours plus au sud.

Saint Levant, de son vrai nom Marwan Abdelhamid, a passé son enfance à Gaza avant que sa famille ne soit contrainte de fuir en Jordanie. Il vit aujourd'hui aux États-Unis, à Los Angeles. Son titre de rap en trois langues, Very Few Friends, est devenu viral après sa sortie en novembre 2022. Son EP From Gaza With Love, sorti en 2023, a également rencontré le succès.

Le festival Coachella se déroule sur deux week-ends, jusqu'au 21 avril.

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