Musique : Feu! Chatterton, libres oiseaux

Ne pas se reposer, jamais, ni sur ses acquis, ni sur le succès. Une fois compris cela... Dans le miroir, les cinq membres de Feu! Chatterton, plus leur réalisateur inséparable Samy Osta. La réussite du premier album, Ici Le Jour (a tout enseveli), digérée, une tournée-marathon achevée, ne restaient que des questions pour eux. "On se demandait si la musique était venue comme une fulgurance, une passion d'enfant, ou si cela pouvait devenir un métier, au sens d'artisanat", analyse aujourd'hui Arthur. Raphaël, lui, se rappelle du "défi" posé par l'écriture de nouvelles chansons, après une tournée qui les avait laissés exsangues.

La réponse, pourtant, est éclatante : le feu est toujours présent, l'inspiration jaillit par brindilles, que ce soit pour mettre en musique l'ivresse, ou un poème de Louis Aragon (Zone Libre). Pas de lourdeur mais une cohésion impressionnante, maîtrisée. Pour trouver ses mots, le chanteur et parolier Arthur a provoqué la solitude, à Naples. "On a été imperméables au monde extérieur, comme un ciré breton", sourit-il désormais.

La musique est un sacerdoce, il faut honorer cette chance et en payer le prix

Arthur, Feu! Chatterton

Tant de présence, de fond et d'accord sur la forme pour un groupe si jeune, ainsi est Feu! Chatterton. Une bande de copains tendus vers le même objectif, laisser une trace. "Je sais que cet album plaît à mes quatre copains", et c'est déjà pas mal, souffle Raphaël.

Qui, de l'oiseau chanté dans le disque, ou de l'oiseleur qui lui donne son titre, est finalement le plus contraint par l'autre ? A cette question, et à bien d'autres, Feu! Chatterton n'y oppose que sa valeur la plus chérissable : la liberté.

Feu! Chatterton, L'Oiseleur (Barclay). Album disponible le 9 mars. En tournée en France, les 9, 10 et 11 avril à Paris (Bataclan).