Souad Massi et Eric Fernandez : toute l'émotion de la musique arabo-andalouse
Reportage : Florence Antomarchi, Jacques Paul, Mireille Serkissian-Ceccarelli
Le spectacle de Souad Massi et Eric Fernandez met en musique des poètes de l'Andalousie, comme Ibn Zeïdoun et Ibn El Khatib, mais aussi El Moutanabi, considéré comme le plus grand poète arabe de tous les temps. Leurs écrits ont été rédigés aux alentours du Xe siècle et pourtant, ils résonnent de façon particulière à l'heure actuelle, où le choc des religions génère une dangereuse intolérance.
Ces poètes célèbrent notamment la ville de Cordou qui fut pendant le Xe siècle la ville la plus peuplée du Vieux Continent. Les Arabes s’ installèrent en 719 dans cette cité espagnole qui devint sous l’influence d’Abd al-Rahman la capitale d’un califat qui deviendra indépendant en 929 sous le nom Al-Andalus. Dotée dès le Xe siècle d’une université, Cordoue devint une référence et un centre important pour les arts, la science, les lettres. C’est la civilisation musulmane qui amènera à l’Espagne de l’époque cette culture raffinée et érudite. Mais Cordoue fut aussi le symbole de tolérance car les trois religions musulmane, chrétienne et juive surent y cohabiter.
Des siècles plus tard, c’est l'esprit de cette tradition arabo-andalouse qui renaît avec le duo Souad Massi / Eric Fernandez. La chanteuse née dans un quartier d’Alger en 1972 vit depuis une dizaine d’années en France. Elle a su insuffler un son nouveau, mâtiné de folk à la musique algérienne
Quant à Eric Fernandez, il est né à Martigues dans une famille où son père, guitariste et chanteur, l’initie au flamenco et à la musique gitane. A quatorze ans, il a un coup de foudre pour Paco de Lucia puis découvre la musique classique et notamment Bach. D’autres rencontres seront décisives et traduiront son ouverture aux musiques du monde : les Gypsy Kings, Khaled, Cheb Mami, Ismaêl Lo ou encore Keziah Jones.
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