Cet article date de plus de six ans.

Madonna Ciccone, "sainte et salope"

Star mondiale, Madonna souffle jeudi ses 60 bougies et fascine toujours autant. Retour avec le journaliste Olivier Cachin sur la carrière d’une star caméléon, qui a toujours joué sur la dichotomie entre son nom et son image.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Madonna sur scène à Berlin en Allemagne, le 28 juin 2012. (BRITTA PEDERSEN / DPA-ZENTRALBILD)

Reine de la pop et de la provoc, Madonna fête jeudi 16 août ses 60 ans dont quarante passés sur scène. Celle qu’on surnomme la Queen of Pop (Reine de la Pop) cumule plus de 13 albums depuis ses débuts avec des tubes planétaires. "Elle a toujours su se réinventer", explique sur franceinfo, Olivier Cachin, écrivain et journaliste musical.  

franceinfo : En 1984, Madonna connaît un succès international avec Like a Virgin, son deuxième album. Le succès n’a pas été immédiat ? 

Olivier Cachin : Madonna a une carrière étonnante. Elle a commencé très bas et elle a beaucoup galéré. Elle a été danseuse pour Patrick Hernandez dans Born to be alive, elle a tourné des films pour adultes quand elle est arrivée à New York avec 24 dollars en poche, comme le dit la légende. Donc c’est vraiment une carrière étonnante pour une pop star, d’autant plus qu’elle dure encore alors qu’elle a soixante ans.

 En 1998, changement de style pour Madonna avec Frozen. Un style assez gothique. C’est le secret de sa longévité, savoir se renouveler, suivre les tendances ?

Oui, comme beaucoup de grands artistes comme David Bowie. De façon peut-être moins avant-gardiste, elle a su comprendre les tendances, devancer les modes ou les accompagner. C’est quelqu’un qui a toujours eu du flair. Like a virgin, c’est Nile Rodgers qui était le producteur du morceau, ce qui à l’époque était très original. Frozen, un clip réalisé par Chris Cunningham, est assez gothique. Et puis, elle toutes ses provocations, avec la croix sur scène, un côté très sexe aussi, notamment avec son livre intitulé SEX.

 Madonna a beaucoup joué sur la dichotomie entre son nom, les signes religieux et la provocation très sensuelle, voire sexuelle ?  

Oui, Madonna Ciccone, c’est ce double-visage, sainte et salope à la fois, c’est cette façon de jouer à la fois avec l’érotisme et un côté très sage. True Blue, très gros tube des années 1980 avait un côté très pop à l’ancienne. Et puis de temps en temps, elle sortait un truc très transgressif. Elle "sur surfé" sur cette dichotomie-là.

 

En 2005, elle reprend ABBA dans Hung up. A-t-elle beaucoup influencé les jeunes générations ?  

Oui, c’est un modèle pour beaucoup. Ce n’est pas un secret que des gens comme Lady Gaga se sont beaucoup inspirés de Madonna. C’est une artiste qui a le goût de la synthèse donc c’est une vraie artiste pop. Elle est capable de comprendre les tendances, de les digérer et de les rendre sous une forme extrêmement populaire. Je me rappelle que quand Hang up est sorti, c’était le numéro un des sonneries de téléphone, même si aujourd’hui, ça paraît désuet. À l’époque, c’était très nouveau, grand public. Elle a fait quelques erreurs mais elle a quarante de carrière quand même. Je pense qu’on n’aura plus des monstres sacrés comme ça, dont la carrière s’étend sur une aussi longue période avec des tubes tout le temps. Aujourd’hui, elle n’a peut-être pas le même impact que dans les années 1980 mais elle est quand même toujours là.

Combien de temps la voyez-vous encore sur scène et au top ?   

C’est la Sarah Bernhardt de la pop. Elle ne saura jamais s’arrêter. Tant qu’elle a une scène, elle sera là. Je parie sur une Madonna encore là à 70 ans. Et encore performante !

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.