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Le festival des Eurockéennes privé de festivaliers et réduit au minimum à cause du coronavirus

Normalement, à Belfort ce week-end, comme depuis 1989, les Eurockéennes devraient battre leur plein. Mais la situation sanitaire est passée par là. Les organisateurs ont quand même organisé vendredi soir un concert en mode Covid, avec le groupe Last Train.

Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le batteur du groupe Last Train (photo d'illutsration). (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

Le silence est pesant. Là où devraient normalement camper 20 000 festivaliers, l’immense hangar technique des Eurockéennes est bien seul cette année. Une ambiance étrange pour le programmateur du festival, Kem Lalot : "Depuis vingt ans maintenant que je programme le festival, je savais quoi faire le premier week-end de juillet et là je me fais chié en fait", lâche-t-il.

Depuis l’annulation officialisée en avril dernier, il avait eu le temps de faire le deuil de cette 32 édition, mais les concerts lui manquent. "Mon boulot c'est d'aller voir que tout se passe bien avec les groupes, donc je vois des bribes de concerts ou certains concerts que je vois en entier, explique-t-il. Mais c'est vrai que là ça me manque énormément."

On est en plein dedans et j'aimerais bien être sur le côté de scène, entendre des riffs de guitare, voir le public s'enthousiasmer, voir des sourires...

Kem Lalot, programmateur des Eurockéennes

à franceinfo

Alors, pour l’occasion, un concert, un seul, celui des Français de Last Train, retransmis en direct sur Arte Concert. Ils devaient se produire cette année aux Eurocks, leur festival de cœur. "On n'a pas loupé une seule édition, même quand on était en tournée on s'arrangeait pour ne pas avoir de concert à ce moment là ou pour faire des 'routings' un peu de ouf pour revenir aux Eurocks", se souvient le chanteur du groupe, Jean-Noël.

Les Eurocks marquent le coup malgré tout

Même si cette année le concert de Last Train a lieu dans le hangar technique du festival, devant quelques privilégiés, Jean-Noël est déjà heureux d’être ici : "Au moins on est tous les quatre et on joue en électrique, et c'est ça qui est important pour nous. Ensuite, qu'il y ait du monde ou pas, j'en envie de te dire, quand on a fait des tournées dans les pays de l'Est il n'y avait personne aussi et c'était un concert quand même."

Ce qui est important c'est qu'on joue ensemble et qu'on joue pour de vrai.

Jean-Noël, chanteur du groupe Last Train

à franceinfo

Dans la foule, un artiste qui a réalisé une immense fresque la veille sur le site habituel du festival. Un symbole là aussi, important pour lui. "Je suis né dans le village à côté des Eurockéennes, donc moi j'ai grandi avec les Eurockéennes", raconte Guillaume, alias Saype. "C'est un peu dur parce que pour toute la génération autour de moi, j'ai 31 ans, c'était le rendez-vous annuel ! Même encore après, quand les gens sont partis à l'autre bout de la France, on se retrouvait tous pendant un week-end pour faire la fête tous ensemble", poursuit l'artiste.

Quand tu dis que tu viens de Belfort peu de gens connaissent, quand on parle des Eurockéennes, les gens disent 'ha mais oui je connais!'

Guillaume, alias Saype

à franceinfo


Du rock, enfin. Cela n’enlèvera pas le goût amer d’un été sans grand festival, mais c’est un espoir, déjà, en attendant les prochaines Eurockéennes, dans un an, avec une affiche qui réserve encore beaucoup de surprises.

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