Les deux Corée réunies... le temps d'un concert

Ils sont 90 à descendre d'un avion, en provenance de Pyonyang, via Pékin, car il n'y a pas de liaison directe entre la France et la Corée du nord. Pas plus que de relations diplomatiques. La venue à Paris de l'orchestre nord-coréen Unhasu constitue une première, et une petite victoire artistique sur la division politique.

Invité par l'orchestre philharmonique de Radio France, l'orchestre Unhasu donnera avec lui un concert commun à la salle Pleyel, à Paris, sous la baguette du chef de la formation française, qui se trouve être le sud-coréen Myung-Whum Chung. Au programme, des pièces du répertoire traditionnel coréen, et en seconde partie, la première symphonie de Brahms.

D'ici là, les musiciens nord-coréens auront droit à quelques visites, entre deux répétitions : le conservatoire national, la Cité de la musique ou le château de Versailles. Le tout sous surveillance de guides nord-coréen, car Pyonyang craint des évasions d'artistes, comme au temps de la guerre froide.

C'est par l'intermédiaire de la seule représentation officielle française en Corée du nord, le bureau de coopération culturelle, ouvert en septembre dernier, que le voyage a été négocié. Jack Lang, l'un de ses pères fondateurs, a mis tout son poids dans la balance. Si les autorités nord-coréennes se sont laissées convaincre, c'est que Myung-Whum Chung espère que l'évènement ne sera pas isolé. Les Français ont juré qu'ils n'avaient pas intérêt à ce que des incidents se produisent. A ce prix, le Maestro sud-coréen espère réunir sous sa baguette des musiciens des deux Corée d'ici la fin de l'année.