Un instrument de musique géantLe Métaphone a été conçu avec "le parti paris d'une architecure complètement musicale", explique son architecte, Isabel Hérault (de Herauld Arnod Architectes). Le bâtiment, qui est aussi une salle de spectacles de 500 places assises ou 1.000 debout, fonctionne sur le principe d'un orgue. D'une part, un système de pots et de câbles permet de faire vibrer les 24 plaques de bois, disposées sur chaque façade avec des écailles de verre et d'acier, pour amplifier les sons numériques diffusés depuis la cabine de commande.D'autre part, une vingtaine d'instruments acoustiques (xylophones, cymbales, tambours, gong, orgue...) sont disposés sur deux terrasses situées sur le porche. Ils sont eux aussi reliés à la cabine de commande, d'où on peut les faire fonctionner à distance. Une à deux personnes suffisent pour faire fonctionner l'ensemble, grâce à un système combinant pédalier, clavier et ordinateur.Des artistes seront sollicités pour composer des oeuvres sur mesure pour le Métaphone, qui pourra aussi sonner à intervalles réguliers pendant la journée, tel un "carillon moderne". Construit au pied d'un ancien terrilLe Métaphone, qui signifie "La grande voix", a été construit sur une ancienne mine de charbon, la 9/9bis de Oignies, la dernière à avoir fermé dans le Pas-de-Calais en 1990. Ce projet est un élément phare de la reconversion du site industriel, à l'image du Louvre-Lens situé à moins de 20 kilomètres.L'idée d'installer une salle de concert au pied d'un terril est venue car "la musique était l'une des passions associatives des mineurs" qui travaillaient autrefois sur le site, souligne Jean-Pierre Corbisez, maire de Oignies et président de la communauté d'agglomération Hénin-Carvin. "Toutes les communes du bassin minier avaient au moins une harmonie municipale", rappelle-t-il.Le but : redynamiser une zone en difficultéL'objectif de cette salle hors du commun qui a necessité 2 ans et demi de travaux est de "donner envie aux gens aux niveaux national et international de venir", pour "essayer d'attirer de l'activité économique à travers un projet culturel" dans cette zone industrielle en berne, explique son architecte Isabel Hérault.Outre une salle de spectacles, le site accueillera d'ici 2015 un café-concert, des classes de musique, ainsi que des salles de répétition et des studios d'enregistrement. Dès à présent, les curieux sont invités à visiter les bâtiments de la mine parfaitement conservés, inscrits à l'Unesco et classés monuments historiques. Trois jours de fête tout le week-endPour l'inauguration, trois jours de festivités gratuites sont proposées du vendredi 28 au dimanche 30 juin. Au menu notamment Sanseverino, Eiffel, Etienne de Crécy, Féfé, Naïve New Beaters ou Taraceboulba. Des visites commentées du site minier sont également proposées. Constultez le programme.Pour la saison 2013-2014, sont déjà programmés les venues d'Amadou et Mariam, Lilly Wood and the Prick et Abd Al Malik.