Le groove électro de FKJ prolonge l'été : rencontre avant Rock en Seine
Étoile montante de l'électro française, membre du récent mais déjà très influent label Roche Musique, French Kiwi Juice ou FKJ, Vincent Fenton de son vrai nom, compte à son actif deux EP "Time For A Change" (2013) et "Take-Off" (2014), un premier album "très personnel" sorti cette année, "French Kiwi Juice", et une myriade de collaborations avec d'autres artistes.
Accédant à la notoriété dès le début de sa carrière, notamment grâce au morceau "Lying Together" (2012), le jeune producteur franco-néo-zélandais écume les salles de concert et les festivals à travers le monde depuis près de 5 ans, quasi sans interruption. Multi-instrumentiste, il délivre des performances avec une facilité déconcertante sur scène, alternant entre ses claviers, sa basse, sa guitare et son saxophone, le tout en créant des boucles. Avec lui, nous sommes revenus sur son parcours déjà bien rempli, sa maîtrise des instruments de musique et la sortie cette année de "French Kiwi Juice".
Ça fait à peu près cinq ans que vous remplissez les salles de concerts et les festivals dans le monde, et vous venez à peine de sortir votre premier album. C'était un choix ?
Pas tout à fait. Vu que j'ai commencé à tourner très vite, j'ai mis plus de temps à produire que je ne l'imaginais. Au milieu de toutes ces dates, ce n'est pas toujours évident de se poser et d'avoir le temps de produire un album. Mais "French Kiwi Juice", je ne l'ai pas sorti juste pour dire que j'en ai sorti un. Même si je trouve que les albums ont perdu de leur importance aujourd'hui, notamment parce qu'on a moins besoin de ça pour être écouté, c'était important pour moi. J'en avais besoin, ne serait-ce que pour continuer à créer de la musique, mais aussi parce que j'adore en écouter.
Ça vous permet aussi de faire une pause ?
Oui, mais surtout ça me permet de jouer, et de continuer à apprendre. J'ai commencé la musique à 14 ans, et depuis je n'ai jamais cessé ou voulu cessé d'apprendre. Si tu te revendiques musicien, alors tu dois partir du principe que l'apprentissage n'est jamais fini. Créer un album en studio, ça fait partie de ces moments où tu peux justement prendre le temps de continuer ce travail sur tes instruments et ta musique. Parce que tu construis quelque chose, tu cherches des sons, tu expérimentes des ambiances. Et justement, depuis que j'ai commencé à tourner, ça me manquait un peu cette recherche de musique. Comme quand j'étais adolescent, plein de curiosité, au milieu de mes instruments à essayer plein de choses.
C'est d'ailleurs un des aspects les plus fascinants de vos lives, cette maîtrise du clavier, de la guitare et du saxophone que vous mélangez de façon hyper cohérente.
Ça vient sûrement du fait que j'ai passé beaucoup de temps à me les approprier et que je continue. Mais je considère qu'apprendre plusieurs instruments, ce n'est pas aussi dur qu'on ne le croit. Parce que quand tu te mets vraiment à la musique, tu t'aperçois qu'il y a une logique valable pour tout instrument, un schéma à comprendre. Et quand tu as ce déclic, tu peux te mettre à n'importe quel instrument, à partir du moment où tu travailles suffisamment. On en revient toujours là. Par exemple, si tu me mets un violon entre les mains, évidemment je ne serai pas un virtuose, mais je trouverai un moyen de le faire sonner, de faire quelque chose avec.
Par quoi avez-vous commencé ?
Par la guitare. D'ailleurs, quand j'ai commencé à jouer du piano, c'était pour accompagner mes compositions de guitare justement. Je n'avais pas pour objectif d'être un grand pianiste. Mais à force d'en jouer, au bout d'un moment je me suis aperçu que je savais en jouer. En revanche, pour le saxophone c'est un peu particulier. C'est le premier et dernier instrument que j'ai appris. J'y ai joué pendant un an quand j'étais très jeune, mais j'ai arrêté parce que j'avais la tête ailleurs, comme tous les gosses. Et j'ai repris à 19 ans, après avoir appris la guitare, la basse et le piano. Voilà pourquoi je dis premier et dernier à la fois.
D'où ça vient French Kiwi Juice ?
C'est assez simple. J'ai du sang français par ma mère, d'où le "french", mais aussi du sang néo-zélandais, qu'on appelle parfois les "kiwi", du côté de mon père, et moi je suis un mélange des deux, un jus en quelque sorte, d'où le "juice".
Et la Nouvelle-Zélande, c'est important pour vous ? Vous y avez vécu ?
Non, je n'y ai pas vécu, mais ça a quand même une énorme importance pour moi car j'y allais souvent en vacances quand j'étais plus jeune. J'y ai passé beaucoup de temps donc ça fait vraiment partie de ma vie. Peut-être que ça se ressent sur la musique, le côté tropical, chill etc.
Sur votre album "French Kiwi Juice", vous utilisez votre propre voix alors que vous faisiez plutôt appel à des chanteurs sur vos précédents projets, pourquoi ce choix ?
Eh bien, déjà avec les tournées qui s'enchaînaient, je n'ai pas eu énormément de temps pour organiser des collaborations. Mais surtout, cet album est très personnel. Ce n'est pas pour rien que je l'ai nommé comme mon nom de scène. C'est mon premier, donc je le voulais vraiment à mon image. Après, il y a quand même June Marieezy qui chante sur "Vibin' Out" parce que je voulais absolument qu'elle soit dans mon projet. Donc je ne suis pas entièrement seul. Mais c'est vrai que maintenant, j'utilise ma voix tout le temps. J'écris même mes textes avant de faire les sons.
Pourquoi ce changement ?
Je pense qu'inconsciemment, j'ai toujours voulu poser ma voix. Avant, sur mes mixtapes par exemple, les chanteurs posaient leur voix et leur texte sur mes sons. Mais ça tu vois, je ne le referai plus. Parce qu'il n'y a pas de raison que le son n'appartienne qu'à l'un ou l'autre. Donc je préfère chanter moi-même.
Vous vous apprêtez à monter sur la scène de l'industrie de Rock en Seine, vous avez la pression ?
Je t'avoue que je commence vraiment à être habitué aux lives. Ça fait des années même que je ressens plus vraiment de trac. Après, c'est un peu particulier là parce que c'est une date parisienne et je n'en ai pas fait beaucoup. Surtout, ça fait longtemps que je n'ai pas joué à Paris alors cette date-là est vraiment importante. Donc je ne dirai pas que j'ai le trac, mais je ressens une émotion particulière, oui.
Et toujours pas de pause de prévue ?
Si ! Début 2018, je ferai une pause je pense. J'ai plusieurs tournées dès la rentrée, et je suis sur un autre projet de show là justement pour finir ce premier cycle en beauté mais pour le coup, je ne peux pas en dire plus.
FKJ est en concert à Rock en Seine vendredi 25 août, à partir de 18h55, sur la scène de l'industrie.
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