Le florissant marché noir des places de concert
De 199 à 249 euros la place, au lieu du prix officiel de 65 euros... C'est ce que proposait il y a quelques mois le site Starlight-Europe.com pour le spectacle des Enfoirés à la Halle Tony Garnier de Lyon ! Saisie par les Restos du Coeur, outrés par cette pratique jugée "indécente", la justice a finalement interdit au site de revendre ces billets.
Des billets à prix d'or
Et ce cas est loin d'être isolé. Depuis environ quatre ans, les sites de reventes de billets ont fleuri sur internet, en proposant des places à des prix souvent exorbitants. Le principe est simple : dès l'ouverture des billetteries, certains achètent un maximum de places, et une fois que les concerts affichent complets, ils revendent à prix d'or ces tickets devenus introuvables.
Ces sites ont pu prospérer en raison du flou juridique qui entoure ce marché. Jusqu'à présent, la seule loi de référence en la matière datait de 1919 : elle interdit la revente d'une place de spectacle subventionné par l'Etat à un prix supérieur à celui décidé par l'organisateur, et c'est sur cette base que Starlight-Europe.com a été condamné. Mais les producteurs de spectacles non subventionnés, eux, étaient impuissants.
La colère des stars
En février dernier, une vingtaine d'artistes parmi lesquels Christophe Maé, Bénabar, Yannick Noah et Zaz, ont publié une tribune dans Libération pour dénoncer cette situation, affirmant que "l'accès à la culture ne saurait être un luxe !"
Toutefois, les choses devraient changer avec l'adoption récente d'un amendement qui prévoit de punir de 15 000 euros d'amende la revente de billets sportifs ou culturels sans l'autorisation des organisateurs. Cette peine sera même portée à 30 000 euros en cas de récidive. Cela va-t-il permettre d'assainir le marché ? Affaire à suivre...
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