Le directeur des affaires culturelles du Blanc-Mesnil répond aux accusations de "censure" de Grand Corps Malade

"Personne n'a songé un seul instant à te censurer." Le directeur des affaires culturelles du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), Tayeb Belmihoub, répond à Grand Corps Malade, après l'annulation de son concert prévu jeudi 21 mai dans le théâtre de la ville, dans une lettre ouverte publiée par le JDD.

L'artiste a dénoncé une "censure" de la municipalité, en raison de la présence annoncée sur scène de Rachid Taxi : l'homme est présenté par le maire UMP du Blanc-Mesnil, Thierry Meignen, comme l'un de ses "opposants notoires", qui "l'insulte sur les blogs depuis plusieurs années". "On m'empêche de m'exprimer", a répliqué Grand Corps Malade.

Faux, répond Tayeb Belmihoub. Dans son courrier, le directeur des affaires culturelles regrette de voir l'artiste "orchestrer le lynchage programmé d'un homme [le maire] dont [il] ne partage pas les idées". Le maire a effectivement appris que Rachid Taxi envisageait "de mettre à profit sa participation pour dénigrer publiquement le maire et sa politique, sur la scène du théâtre municipal". Il a donc demandé des "garanties" à Grand Corps Malade.

"On va le déchirer, ton maire"

Réponse de l'artiste, cité par Tayeb Belmihoub : "La scène m'appartient pendant deux heures. Je fais venir sur scène qui je veux et cette personne peut dire ce que bon lui semble sinon je ne jouerai pas, sinon, on va le déchirer, ton maire. On va alerter tous les médias et nos réseaux en Seine-Saint-Denis..."

"Je t'ai rappelé aussi que tu ne pouvais considérer le théâtre municipal du Blanc-Mesnil comme ton bien personnel et privé, écrit Tayeb Belmihoub. Je t'écris parce que tu n'as pas voulu m'entendre. Tu as vociféré tes récriminations et ta déception de me voir 'servir un maire facho'." "La colère t'aveugle, conclut le directeur des affaires culturelles du Blanc-Mesnil. Tu sembles avoir oublié les fondements même des vertus que tu déclames : Union, paix, tolérance, vivre ensemble..."

La lettre ne devrait pas mettre fin à la polémique, puisque des partisans de Grand Corps Malade organisent ce jeudi soir une manifestation dans la ville, rapporte Le Parisien. Un rassemblement est prévu à 19 heures, devant le théâtre où le slameur devait se produire.