L'orgue de Corbara vibre à nouveau sous les doigts d'Umberto Forni
Si on regarde la répartition géographique de la centaine d’orgues présents sur l’île de beauté, on s’aperçoit que le nord est mieux doté que le sud, certaines régions possédant même un orgue par village. La présence ou non de l’instrument témoigne de la vie économique locale. Le Nord de la Corse, surnommé « Terre du Commun » s’est plus vite émancipée. Plus riche, l’installation d’un orgue y avait une valeur religieuse mais aussi sociale. Dans le Sud, « Terre des Seigneurs », le système féodal s’est maintenu plus longtemps, avec une économie plus austère, plus compartimentée. Instruments, décors, facteurs et styles, les deux régions ont également été marquées par des influences différentes : italiennes pour le Nord, française pour le sud. Jusqu’à la Révolution française, la pratique de l’orgue était réservée à une élite, formée à la musique et c’est surtout au sein des couvents religieux qu’on peut trouver des instruments. Les événements de 1789 vont bousculer les choses. Les orgues sont parfois pillés, détruits, délaissés ou déplacés dans des églises paroissiales. Mais à partir de 1810, c’est le début d’un âge d’or de l’orgue avec un renouveau qui doit beaucoup au savoir-faire des artisans. La première guerre mondiale marquera un nouveau coup d’arrêt à cette période bénie. Le conflit a besoin d’hommes et de bois de noyer, très utilisé pour la fabrication des orgues mais aussi pour les crosses des fusils. Il faudra ensuite attendre les années 60 et 70 pour que des passionnés s’intéressent à nouveau aux orgues anciens de Corse et se lancent dans leur restauration à l’image de l'association Renaissance de l'orgue, fondée en 1970 à La Porta, en Castagniccia ou encore de l'association Saladini qui doit son nom à un facteur d'orgue originaire de Speloncato (Haute-Corse).
Dernier concert de l'été, le 23 août à Pioggiula à 21h sur un orgue Saladini de 1844
Un ouvrage, pour aller plus loin :
« L’orgue corse de 1557 à 1963 » de Sébastien Rubellin - Editions Alain Piazzola - 313 pages
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.