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Jean-Marc Dumontet part à l'assaut de la Salle Pleyel
"Quand on a beaucoup d'appétit, ça marche" : le producteur et propriétaire de théâtres Jean-Marc Dumontet est un boulimique assumé, dont les yeux brillent en parlant de sa prochaine cible : la
prestigieuse Salle Pleyel, que la Cité de la Musique va mettre en gérance d'ici la fin de l'année.
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Une candidature individuelle face à 6 poids-lourds du spectacle
Preuve de sa détermination, le producteur de l'humoriste Nicolas Canteloup, seul candidat individuel à s'être lancé dans la compétition, vient d'installer les bureaux de sa société JMD Productions à 300 m de Pleyel.
A 48 ans, ce découvreur de talents volubile garde une allure de jeune homme. Il a su rabibocher la famille du théâtre pour refonder les "Molières" l'an dernier.
Face à lui, six poids-lourds du spectacle se disputent la concession pour 15 ans de Pleyel, magnifique salle "Art Déco" du 8e arrondissement, dont Lagardère, son ex-partenaire dans les Folies Bergère (Dumontet s'en est retiré en 2013), le site vente-privée.com (Théâtre de Paris, Michodière), Universal (L'Olympia), MK2 Vision, etc. Ces candidats ont pris soin de s'associer à des sociétés de production, la venue d'artistes de premier plan étant essentielle pour réussir la reconversion du temple du classique. L'appel d'offres stipule en effet que Pleyel sera dédiée à "la musique populaire de qualité" (variété, chanson, pop, rock, jazz, comédie musicale, one man show...) en "excluant tout concert ou spectacle de musique classique", afin de ne pas faire d'ombre à la Philharmonie de Paris, qui ouvre le 14 janvier.
"Ca correspond à mon défi qui est de tout reconstruire", dit Jean-Marc Dumontet, bravache. Et de citer l'exemple des 4 salles qu'il a reprises et relancées depuis 2006 et qui ont accueilli au total 650.000 spectateurs sur la dernière saison (2013-14).
"Du côté des artistes"
Jean-Marc Dumontet a repris en 2006 le Point Virgule en dépôt de bilan, en 2010 Bobino, en 2011 le Théâtre Antoine criblé de dettes (50/50 avec Laurent Ruquier). Il a créé en 2012 Le Grand Point Virgule.
Face aux grands industriels du divertissement (Lagardère, Universal...), Dumontet défend l'artisanat. "Je suis du côté des artistes", assure-t-il. Il raconte avoir passé des soirées entières en coulisses au Théâtre Antoine à rassurer Fabrice Luchini, mécontent des premières représentations de "Une heure de tranquillité", devenu un grand succès de la dernière saison. Pour "susciter le désir des artistes de venir à Pleyel", il travaille sur une programmation haut de gamme d'une trentaine de "grands événements", dont des "cartes blanches" d'une semaine confiées à un artiste, des concerts en grande formation, du jazz, des concerts à thème ("les années 90" ou un concert autour d'un instrument). "Il faudra une grande comédie musicale une fois par an", dit-il.
Le petite salle Chopin, située en sous-sol (350 places) et fermée depuis 2006, serait rouverte pour abriter des événements avec la Fnac (signatures, concerts "live" de groupes émergents) et du jazz. "La salle Pleyel doit vivre de jour comme de nuit", souligne-t-il.
La recette, il l'a éprouvée dans ses autres théâtres, multipliant les créneaux horaires, faisant la chasse aux coûts, du nettoyage au téléphone, et organisant des soirées de présentation avec les Comités d'entreprise pour vendre les programmations.
Mais "pas question de galvauder Pleyel": un comité artistique veillerait à la qualité de la programmation. Pragmatique, Dumontet doute aussi de la programmation des one man show, pourtant sa spécialité: "La salle est profonde, les artistes risquent d'être trop loin du spectateur", estime-t-il.
Preuve de sa détermination, le producteur de l'humoriste Nicolas Canteloup, seul candidat individuel à s'être lancé dans la compétition, vient d'installer les bureaux de sa société JMD Productions à 300 m de Pleyel.
A 48 ans, ce découvreur de talents volubile garde une allure de jeune homme. Il a su rabibocher la famille du théâtre pour refonder les "Molières" l'an dernier.
Face à lui, six poids-lourds du spectacle se disputent la concession pour 15 ans de Pleyel, magnifique salle "Art Déco" du 8e arrondissement, dont Lagardère, son ex-partenaire dans les Folies Bergère (Dumontet s'en est retiré en 2013), le site vente-privée.com (Théâtre de Paris, Michodière), Universal (L'Olympia), MK2 Vision, etc. Ces candidats ont pris soin de s'associer à des sociétés de production, la venue d'artistes de premier plan étant essentielle pour réussir la reconversion du temple du classique. L'appel d'offres stipule en effet que Pleyel sera dédiée à "la musique populaire de qualité" (variété, chanson, pop, rock, jazz, comédie musicale, one man show...) en "excluant tout concert ou spectacle de musique classique", afin de ne pas faire d'ombre à la Philharmonie de Paris, qui ouvre le 14 janvier.
"Ca correspond à mon défi qui est de tout reconstruire", dit Jean-Marc Dumontet, bravache. Et de citer l'exemple des 4 salles qu'il a reprises et relancées depuis 2006 et qui ont accueilli au total 650.000 spectateurs sur la dernière saison (2013-14).
"Du côté des artistes"
Jean-Marc Dumontet a repris en 2006 le Point Virgule en dépôt de bilan, en 2010 Bobino, en 2011 le Théâtre Antoine criblé de dettes (50/50 avec Laurent Ruquier). Il a créé en 2012 Le Grand Point Virgule.
Face aux grands industriels du divertissement (Lagardère, Universal...), Dumontet défend l'artisanat. "Je suis du côté des artistes", assure-t-il. Il raconte avoir passé des soirées entières en coulisses au Théâtre Antoine à rassurer Fabrice Luchini, mécontent des premières représentations de "Une heure de tranquillité", devenu un grand succès de la dernière saison. Pour "susciter le désir des artistes de venir à Pleyel", il travaille sur une programmation haut de gamme d'une trentaine de "grands événements", dont des "cartes blanches" d'une semaine confiées à un artiste, des concerts en grande formation, du jazz, des concerts à thème ("les années 90" ou un concert autour d'un instrument). "Il faudra une grande comédie musicale une fois par an", dit-il.
Le petite salle Chopin, située en sous-sol (350 places) et fermée depuis 2006, serait rouverte pour abriter des événements avec la Fnac (signatures, concerts "live" de groupes émergents) et du jazz. "La salle Pleyel doit vivre de jour comme de nuit", souligne-t-il.
La recette, il l'a éprouvée dans ses autres théâtres, multipliant les créneaux horaires, faisant la chasse aux coûts, du nettoyage au téléphone, et organisant des soirées de présentation avec les Comités d'entreprise pour vendre les programmations.
Mais "pas question de galvauder Pleyel": un comité artistique veillerait à la qualité de la programmation. Pragmatique, Dumontet doute aussi de la programmation des one man show, pourtant sa spécialité: "La salle est profonde, les artistes risquent d'être trop loin du spectateur", estime-t-il.
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