Salif Keita referme la 20ème édition du festival Orléans Jazz
C'est une complainte régulière des amateurs de jazz : pourquoi les festivals aussi bien que les radios dont l'intitulé comporte le mot "jazz" réservent-ils une si petite place à cette musique pourtant si riche? La musique africaine dont Salif Keita est un représentant mondialement connu, le rythm and blues, la soul ou encore le blues sont bien des musiques parentes, ascendantes, descendantes ou collatérales du jazz, mais elle ne sont pas du jazz. Malgré la grande qualité des musiciens invités sur les scènes ou conviés à alimenter les antennes, ils occupent la place des artistes espérés par les spectateurs ou les auditeurs alléchés par le mot "jazz".
Certes, le jazz a toujours été une musique métissée, ouverte sur ses voisines, mais aujourd'hui cette ouverture se fait au détriment de sa propre production. Pourtant l'édition de jazz est immense, d'une richesse et d'une diversité telles qu'elle n'a pas besoin d'aller chercher ailleurs pour offrir des programmes variés et de très grande qualité.
Mais le pire ennemi du jazz, ce n'est pas ce cousinage envahissant. La vraie pollution dont il est victime c'est le "jazzy". Il suffit en effet aujourd'hui d'adapter n'importe quelle chanson sur un tempo jazz, de l'interpréter avec une voix inspirée et "cool", de laisser traîner les balais du batteur sur les fûts de manière à donner l'ambiance et le tour est joué... On a obtenu un morceau "Jazzy", que l'on fera passer pour du jazz.
Reste que la production phonographique permet d'échapper à ces chausses-trape. De nombreuses maison de production, souvent petites, permettent de découvrir des CD "avec de vrais morceaux de jazz dedans", loin des productions insipides et aseptisées.
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