Mort de Cecil Taylor, pianiste de jazz visionnaire
Avec le saxophoniste Ornette Coleman, avec lequel il allait collaborer, le visionnaire Cecil Taylor ouvrit la voie du free jazz, mouvement né à la fin des années 50 qui a libéré les improvisations des contraintes harmoniques.
"Une partie de ce qu'est cette musique est qu'elle n'est pas précisément délimitée. Elle est magie et capture des esprits", avait dit Taylor au critique de jazz Nat Hentoff. Contrairement au légendaire Coleman, mort en 2015, Taylor était un musicien peu consensuel. Il prenait des risques et certains peinaient à se laisser convaincre par ses accords abstraits et sa façon très physique de jouer, quand il ne déclamait pas des poèmes durant ce qui ressemblait davantage à des performances qu'à des concerts.
Le pianiste avait cependant un fan de premier ordre en la personne du président Jimmy Carter, qui l'invita en 1978 se produire à la Maison Blanche dans le cadre d'un festival de jazz. Après sa prestation, limitée à cinq minutes, Taylor avait été de manière inattendue approché par Carter. "Je n'ai jamais vu personne jouer du piano de cette façon", lui avait dit Carter en lui serrant les mains.
Né à New York en 1929 dans le quartier du Queens, Cecil Taylor avait commencé à jouer du piano à l'âge 6 ans. Encouragé par sa mère, à la fois musicienne et danseuse, il avait ensuite suivi une formation classique avant de trouver sa véritable vocation en fréquentant les clubs de jazz de Harlem.
Entre 1956 et 2018, il a publié 74 albums, le dernier étant "The Last Dance" en 2009. Il a enseigné ponctuellement dans des universités américaines, tandis que ses enregistrements devenaient populaires tant en Europe qu'au Japon.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.