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Le roman-photo fête ses 70 ans avec une exposition au MuCEM

Jusqu'au 23 avril 2018, le MuCEM propose "Roman-Photo" une exposition consacrée à ce genre éditorial longtemps méprisé et né il y a 70 ans en Italie. Il a rapidement envahi les pays du bassin méditerranéen, suscitant même des magazines spécialisés affichant des tirages étonnants : Nous-Deux a vendu en France plus d'un million et demi d'exemplaires chaque semaine.
Article rédigé par franceinfo
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Photo tirée de l'exposition "Photo-Roman" à Marseille
 (Textuel-Mucem)

Toutes les grandes vedettes y sont passées. En France, dans les années 60/70, les grands noms du cinéma et de la chanson ont tous eu droit à leur roman photo. Interprétant souvent leurs propres personnages, ils vivaient des aventures passionnées sinon passionnantes. Mêlés à des meurtres, des histoires d'amour vouées à l'échec, des scénarios d'espionnage improbables, ils revenaient chaque semaine dans les magazines spécialisés ou les pages des hebdomadaires de programme de la télévision.

A la grande époque, "Nous Deux", le leader français de la romance photographiée (fororomanza, en italien) a tiré jusqu'à 1 500 000 exemplaires et "Télépoche" consacrait régulièrement ses couvertures à son roman photo mettant en scène les acteurs et chanteurs du moment. On a alors pu y croiser Dalida, Johnny Hallyday, Françoise Hardy, Eddy Mitchell, Guy Marchand...

L'exposition du MuCEM, "Roman-Photo" revient sur l'épopée d'un genre né en Italie en 1947 et qui perdure donc depuis maintenant 70 ans.

Reportage : France 3 Marseille M. Frey  / M. Karouche / S. Baix


Longtemps presque exclusivement cantonné aux publications destinées à un public féminin (!), le roman-photo faisait l'objet du mépris conjugué de l'intelligentsia et des "mâles" qui les lisaient pourtant en douce, chez le coiffeur ou dans les salles d'attente des médecins et des dentistes. Tous les genres ont été traités. Bien sûr les histoires d'amour et de meurtres y ont eu la part belle, mais le western, la science-fiction et même la pornographie ont eu droit au roman-photo. 

Le reflet d'une époque

Le genre ne pouvait pas échapper aux humoristes et des pastiches ont vu le jour. Hara-Kiri, le journal bête et méchant de Choron et Cavanna, s'en était même fait le spécialiste, alliant avec bonheur l'humour noir, le pipi-caca et les filles nues.

L'exposition marseillaise revient sur tous ces avatars. On y découvre finalement que le roman-photo a été le reflet de son époque et qu'on peut y trouver les signes de l'évolution de la société, notamment du point de vue de la place de la femme.
La couverture du catalogue de "Roman-Photo"
 (Mucem-Textuel)

L'exposition est l'occasion de la parution d'un catalogue, ou plutôt d'un beau livre qui revient sur les 70 ans du roman-photo. Il est traité de manière thématique par plusieurs auteurs et constitue un document passionnant sur le genre. Il est vendu 39 euros.

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