Jazz à Vienne : Trombone Shorty, une énergie made in Nouvelle-Orléans
A peine remis des émotions procurées par Juan Rozoff, que le public de Jazz à Vienne allait connaître un nouveau moment de pure folie. En provenance directe des Etats-Unis, "Trombone Shorty", de son vrai nom Troy Andrews alait faire revivre sur scène l’âge d’or du Jazz de la Nouvelle-Orléans dont il incarne le renouveau musical. Avec son trombone ou sa trompette, il donne une dimension nouvelle au jazz, pour devenir un style musical influencé par les plus grands jazzmen afro-américains, mais aussi par le monde du hip hop, du rythm and blues et de la pop.
Il faut exactement deux chansons pour que le public se lève et commence à se déhancher. Le groupe alterne entre funk traditionnelle, groove et rock. Mais les spectateurs ne sont pas les seuls à se démener. Troy Andrews fait valoir sa polyvalence technique en lâchant son trombone et se mettant à rapper.
Des morceaux inédits toujours aussi fous
Le quintet vient défendre son nouveau projet "Parking Lot Symphony" sorti le 28 avril. Trombone Shorty qui avait déjà été programmé à Jazz à Vienne en 2011 et 2012 avait ensuite participé à de nombreuses tournées. La finalisation de ce dernier album a nécessité plus de temps que prévu. Non pas par manque d’inspiration, mais parce que Troy Andrews a eu envie de retourner faire des dates en plein milieu du processus créatif. Un moyen pour lui d’éprouver les premiers titres de l’album et d’y apporter les modifications nécessaires.A l’image du quintet, cet album est en perpétuel mouvement. Si l’ensemble des musiques jouées semble à priori assez hétéroclite, la qualité d’interprétation de Troy Andrews vient souder les morceaux.
Dans les moments difficiles, "la musique est un facteur d’unité".
Troy Andrews alias Trombone Shorty
Dans les gradins, danser sur les rythmes de Trombone Shorty n’est pas négociable. Chacun y va de ses pas pour accompagner le chanteur louisianais. La folie sur scène, après avoir gagné la fosse, se propage même jusqu’aux derniers anneaux du Théâtre antique.Un groupe polyvalent influencé par James Brown
L’une des particularités des membres du groupe est leur polyvalence. Au milieu du fracas que produit cette fanfare sortie tout droit des rues de la Nouvelle-Orléans, chacun se permet de se soustraire à son instrument de prédilection pour se présenter sur le devant de la scène et poser ses quelques rimes. Pendant ce temps, Trombone Shorty se fait plus discret, il se retire mais reste essentiel. Son batteur lui cède sa place et ses baguettes pour qu’il puisse "envoyer" un déferlement de percussions.
L’intensité ne retombe jamais pendant la performance. Le groupe est passé maître dans l’art du suspens. Parfois l’ensemble s’apaise, mais c’est pour mieux repartir. Troy Andrews s'amuse plusieurs fois à faire monter en pression les spectateurs en retardant la reprise des chansons à coups de décomptes. Sur presque tout le concert, les gradins chantent avec le groupe sur scène. Laissant une grande part à l'improvisation, le quintet reprend avec succès quelques standards. On les connaissait explosif, mais les Louisianais peuvent aussi être sensuels comme lorsqu’ils proposent "Sex Machine" de James Brown. Les lumières se tamisent et Troy Andrews fait parler ses talents de danseur. Jusqu’à l’explosion finale des rythmes et des notes. Toutes les saveurs sont réunies pour atteindre un même objectif : célébrer la musique dans toute son ampleur et sa grandeur.
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