Ibrahim Maalouf : "Mon rapport avec la trompette est tout sauf fusionnel"
Quand Ibrahim Maalouf se confie sur ses débuts difficiles avec la trompette, c'est sûr, on a du mal à y croire. Comme quoi, avec un peu de persévérance... "Le rapport avec un instrument, c'est un peu comme dans un couple", se confie-t-il. "Parfois, on fait tout pour que ça fonctionne mais ça ne veut pas." Une interview au plus près de ses racines et de son histoire.
Reportage France 3 Lille : M. Igier / M. Vansteenkiste
Je vais vous surprendre, mon rapport avec la trompette est tout sauf fusionnel. La vérité c'est que je me suis longtemps battu avec cet instrument. Il y avait un truc qui ne fonctionnait pas. J'ai dû batailler pour trouver un moyen de vivre avec la trompette... Et puis, j'ai fini par y arriver !
Ibrahim Maalouf, l'enfant de Beyrouth
Né en 1980 dans un pays décimé par la guerre civile, l'enfant de Beyrouth a dû fuir son pays natal, le Liban. S'il rêvait de devenir un architecte libre pour reconstruire son pays dévasté, c'est dans la musique qu'il trouve finalement refuge. Conter ses origines, c'est avec la trompette qu'il le fait le mieux. Une manière, aussi, d'évacuer des traumatismes, et de ne pas oublier. Dans un contexte de crise, l'auteur-compositeur rappelle à quel point il est difficile de ne pas vivre chez soi, de devoir reprendre ses marques dans un pays qui n'est pas le sien.Dans cette période compliquée on parle des réfugiés comme des gens qui dérangent. L'exil c'est quelque chose de difficile. Les gens oublient à quel point c'est dur de ne pas vivre chez soi, à quelque point être chez d'autres personnes est une situation extrêmement humiliante et fatigante
L'enfance n'a donc pas toujours été simple. Sa stabilité, c'est auprès des femmes de sa famille qu'il l'a trouvée. C'est à celles qui ont toujours su "le ramener à l'essentiel" qu'il dédie son dernier album "Black Light" (2015).
Prendre le temps de parler avec les gens
Un artiste généreux qui sait "prendre le temps de parler avec les gens". Prendre le temps, pour calmer aussi. Dans une époque de divisions, ses musiques, hymnes à la paix, invitent à la réconciliation. A l'image de "Run the World (Girls)" véritable "ode à la fraternité". Reprenant l'hymne féministe de Beyoncé, cette "dystopie glaçante" nous transporte en 2027, lorsque le gouvernement annonce un couvre-feu pour les personnes dites "différentes". A présent, elles devront porter un badge de reconnaissance.
Le 8 juillet, Ibrahim Maalouf sera en concert à Caen, le 10 à Argeles-sur-mer, le 13 à Montreux pour le "Montreux Jazz Festival". Toutes les dates à découvrir sur le site officiel.
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