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Hugh Laurie à Vienne : Docteur House & Mister Jazz

Le célèbre « Docteur House » de la série télévisée a laissé tomber la blouse et les diagnostics alambiqués pour endosser le costume de Bluesman. L’anglais, flegmatique et pince-sans-rire, a fait flotter un parfum de Nouvelle-Orléans sur le théâtre antique de Vienne. Une ordonnance sur-mesure pour clôturer le festival : reprise des standards du genre, extraits de son premier album « Let them talk ». Avec en prime, un réel talent « d’entertainer »…
Article rédigé par franceinfo - Philippe Réjany
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Hugh Laurie sur la scène de Jazz à Vienne
 (EPA/MAXPPP Martial Trezzini )

Dès son entrée sur scène, tel un professionnel du stand-up, il se met le public dans la poche. Un verre de whisky à la main, Hugh Laurie salue les 7500 personnes présentes : «Bonsoir, c’est le seul mot français que je connais, je vais donc vous le répéter toute la soirée ».
Ce n’est pas totalement vrai, l’artiste fait l’effort de poursuivre dans la langue de Molière. Rasé de près et d’humeur badine, contrairement au docteur misanthrope du petit écran, il lance quelques vannes, avant d’attaquer les choses sérieuses…

Hugh Laurie en pleine forme
 (EPA/MAXPPP Martial Trezzini )

Quand Hugh Laurie s’installe au piano, on découvre un virtuose. Il a commencé à l’âge de 6 ans, mais c’est plus tard, en découvrant le blues à la radio, qu’il est tombé dedans.
Sa belle voix grave et habitée s’accorde parfaitement avec son répertoire country-blues.
Des années 20 aux années 60, de Ray Charles à Louis Armstrong en passant par Jerry Lee Lewis (celui qui incarnait  « la musique du diable » rappelle-t-il), l’ombre des monstres sacrés plane sur un théâtre antique archi comble.
Un passage en revue des classiques du genre : « Joshua Fit The Battle of Jericho », « Swanee River », « You don’t know my mind », « St James Infirmary » ou « Let them talk ».

Un savant mélange de blues, jazz et gospels, ponctué de quelques virées rock, comme lorsqu’il reprend le mythique « Unchain my heart » de Joe Cocker. « Je pourrais dire tellement de choses sur cette chanson…Je vais me contenter de la chanter ».

Etonnante également, la reprise de « Yeh Yeh », chanté en 1965 par Georgie Fame, puis par le groupe britannique des années 80 Matt Bianco.
Entre chaque morceau, l’artiste aux multiples casquettes (acteur, scénariste, réalisateur, écrivain, musicien …) assure l’ambiance : « Bon, on fait quoi maintenant ? On est un groupe, dans un festival de musique…On ne va pas faire un tennis ! ».

Au milieu de la foule, des admiratrices venues en tenues d’infirmières, avec blouses et masques chirurgicaux, se démènent pour attirer l’attention du Docteur House. Hugh Laurie finit par les apercevoir, mais reste de marbre. Pas de mélange des genres !

Hugh Laurie, artiste multiforme
 (DR)

Après quelques nouveaux pas de danse, une tournée de whisky servie à ses musiciens (parce qu’il est le dernier arrivé dans le groupe précise-t-il) et un verre avalé cul-sec, Hugh Laurie termine déchaîné.

Fin de concert. Fin du bal. Pour sa 1ère venue à Jazz à Vienne, Hugh Laurie a donc eu le privilège de boucler 15 jours de festival. Une 32e édition marquée à nouveau par de belles surprises…

Jazz à Vienne 2012
 (Bruno Thery)

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