Droits d'auteur : mobilisation du monde de la culture à Paris
"Nous les créateurs (...) demandons solennellement, que la directive sur les droits d'auteurs soit adoptée", a plaidé la chanteuse Emily Loizeau devant des manifestants réunis à l'appel de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique).
YouTube dans la ligne de mire
Si cette directive est adoptée, les géants d'internet "ne pourront plus prendre une partie de nos vies (...) sans verser pour cela une rémunération juste", a-t-elle poursuivi, devant une assemblée réunissant notamment le réalisateur Costa-Gavras et le compositeur André Manoukian.Dans le viseur des créateurs : la plateforme YouTube, propriété de Google. "YouTube rémunère dix fois moins que Spotify ou Deezer. Aujourd'hui, qu'on soit dans le cinéma, la presse, le graphisme, l'architecture, si on veut aller négocier avec YouTube, ils répondent que la négociation européenne ne les oblige à rien", souligne Jean-Noël Tronc, directeur général de la Sacem.
Selon un sondage publié par l'organisation Europe For Creators, qui milite pour l'adoption de la directive, et réalisé par Harris Interactive dans huit pays, deux Européens sur trois estiment que les géants du Net ont plus de pouvoirs que l'Union Européenne. "Ces pays représentent près de 60% des députés européens et sont des décideurs clés dans le débat sur la directive", assure Europe For Creators dans un communiqué.
Mieux rétribuer les créateurs de contenus
La directive sur la réforme du droit d'auteur fait l'objet depuis des mois d'un lobbying tous azimuts entre ses partisans - médias et créateurs - et ses opposants - géants du numérique et militants de la liberté sur internet. L'objectif du texte est de moderniser le droit d'auteur à l'ère du numérique.Le principe est d'inciter les plateformes à mieux rétribuer les créateurs de contenus (article 13), mais aussi de créer un nouveau "droit voisin" pour les éditeurs de presse (article 11), qui doit permettre aux journaux ou agences de presse de se faire rémunérer lors de la réutilisation en ligne de leur production.Au Palais Royal, mobilisation collective pour défendre la directive droit d’auteur. Il en va de l'avenir de la création. Il en va de l'avenir de notre culture, de nos histoires, de nos émotions. #EuropeForCreators pic.twitter.com/9MAVbLu0j9
— Francoise Nyssen (@FrancoiseNyssen) 6 septembre 2018
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