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China Moses, la fille de Dee Dee Bridgewater, fait vibrer le festival corse Jazz in Aiacciu

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Article rédigé par franceinfo
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Première invitée de l'édition 2017 du festival "Jazz in Aiacciu" (Jazz à Ajaccio), China Moses a enflammé la scène du Lazaret. Avec son sixième album, elle confirme qu'elle n'est pas seulement "la fille de Dee Dee Bridgewater". Pour cette seizième édition, le festival veut revenir à l'essence du jazz, tout en rendant hommage aux femmes.

Rendez-vous incontournable des amateurs de jazz, "Jazz in Aiacciu" a commencé dans une ambiance enflammée. Pour l'ouverture, China Moses a interprété les titres de son nouvel album "Nightintales" (Les contes d'une nuit). Entre blues, soul, R'n'B et jazz bien évidemment, la chanteuse a fait forte impression sur le public.

Reportage France 3 Corse D. Leoni / M. Fiamma / F. Guichard

Nightintales, un album 100% China Moses

Par son énergie, le titre "Running" a marqué les esprits. Et pourtant, le morceau est beaucoup plus sombre que la mélodie qui l'accompagne. China Moses revient sur les décisions qu'elle a dû prendre : continuer d'avancer quitte à faire des erreurs et ce, malgré les avertissements de ses proches. Une sorte de fuite en avant. Lorsqu'elle repense à son passé, elle n'y voit que des erreurs. Sans pour autant oublier d'avancer.

Cet album a été une vraie révélation pour China Moses. Un moyen de se réaliser elle-même. Alors qu'elle avait déjà signé cinq albums, c'est sur ce sixième opus qu'elle confie avoir réellement trouvé sa voie. Elle s'est aussi complètement impliquée dans ce disque, "une création menée à bout." Elle s'approprie les standards de ses prédécesseurs pour créer son propre univers. On peut y noter le retour du swing et du "up-tempo". D'humeur joyeuse, elle peut chanter des titres dansants comme "Running" ou "Watch Out". En proie aux doutes, elle invite aussi à une balade mélancolique dans "Whatever". 

Le jazz c’est un ressenti, c’est une liberté d’être soi-même. C’est seulement dans le monde du jazz que je peux être entièrement cette femme que je suis sur scène.

China Moses 

Retour aux sources du jazz et hommage aux femmes 

Sa venue au Lazaret n'est pas due au hasard. Elle s'inscrit dans une reconnaissance des femmes sur la scène jazz. Cette année encore, le festival Jazz in Aiacciu décide de les mettre à l'honneur. Madeleine Peyroux est programmée le 29 juin. Diana Reeves, l'artiste aux cinq Grammy Awards, le 30 juin. Le 1er juillet, pour la clôture du festival, place au collectif Woman to Woman, un groupe de jazz exclusivement féminin, oscillant entre délicatesse et puissance.
Les têtes d'affiche sont exclusivement des femmes. 
 (Sipa Press / Jazz In Aiacciu)

À l'origine de cet évènement, Marcel Guidicelli, le président du festival qui souhaite faire cohabiter plusieurs genres du jazz. "Son déclin se situe entre les années 80 et les années 90, au moment du free jazz" confesse-t-il. 

Il faut contrer cette image du jazz élitiste et retrouver son essence orignelle. Que ça redevienne une musique faite de liberté et d'émotions, avec des prestations sur scène sans concessions, moins académiques.

Marcel Guidicelli

Cette édition est aussi un hommage aux femmes dans le jazz. "A 80%, elles chantent, analyse-t-il. Mais il est très rare de voir une femme leader instrumentale".

Heureux de la dimension qu'a prise son festival après une montée de gamme d'année en année, Marcel Guidicelli ne cache pas sa satifaction face à l'importance croissante de ce rendez-vous. Ne se résumant pas seulement au jazz, le festival expose aussi plusieurs peintres et sculpteurs à la renommée affirmée. 

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