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Jazz Ă  Vienne : l'invitation au voyage de Youn Sun Nah

Deux univers très différents ont composé la soirée du 2 juillet à Jazz à Vienne. D'une part l'Orchestre National de Lyon dirigé par Leonard Slatkin avec le pianiste Stefano Bollani, d'autre part la chanteuse coréenne Youn Sun Nah, artiste en résidence qui présentait un spectacle en quartet. Intimiste, exotique, sensible et poétique, un spectacle qui dégage une étonnante puissance.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Youn Sun Nah et ses musiciens sur la scène de Jazz à Vienne
 (Jean-François Lixon)

Youn Sun Nah est loin d'être ici une inconnue. Cette artiste coréenne qui passe beaucoup de temps en France est en résidence à Vienne et elle a déjà donné l'an dernier un concert très remarqué. Cette fois, elle est présente pour trois soirées. La première, ce mercredi 2 juillet, mais aussi le lendemain et cette fois en plus petit comité au club de minuit et en duo avec le guitariste Ulf Wakenius.

Youn Sun Nah considère comme un honneur le fait de jouer à Vienne. "Le cadre est magnifique, dit-elle, le temps disparaît, j'ai l'impression d'être en même temps il y a mille ans et en 2014. Même si on est en extérieur, on sent le silence comme en intérieur. L'énergie passe très bien entre le public et les musiciens. On échange sans arrêt l'énergie, c'est un endroit mythique et magique."
Youn Sun Nah Quartet Ă  Vienne
 (Jean-François Lixon)
Sur la scène du Théâtre Antique de Vienne, elle était accompagnée de trois puis quatre musiciens. Le guitariste déjà nommé, le contrebassiste Simon Tailleu, l'accordéonniste Vincent Peirani et Yoon Jeong Heo, cette musicienne est dans son pays la plus célèbre joueuse de geomungo, un instrument coréen aux sonorités déroutantes, à la fois basse et percussion. Youn Sun Nha revendique son ouverture sur le monde et ses influences. Le Jazz est pour elle un état d'esprit et une histoire de rencontres.
Youn Sun Nah
 (Jean-François Lixon)
Youn Sun Nha et la musique (Interview par Marie Herenstein)
Youn Sun Nah propose un jazz chanté éloigné de toute référence. Inutile de chercher une quelconque "grande ancêtre", elle s'est forgé un style avant même de connaître quoi que ce soit à l'histoire du jazz. Elle s'est depuis formée à la fois au classique et au jazz mais a su conserver son originalité. Elle reprend des standards, pas seulement du jazz, puisqu'on reconnait par exemple une chanson de Metallica, et leur donne une couleur tout à fait personnelle.
Youn Sun Nah Ă  Jazz Ă  Vienne le 2 juillet 2014
 (Jean-François Lixon)
Quand elle s'aventure sur des chemins expérimentaux, cette chanteuse incroyable évoque parfois les extravagances d'une Nina Hagen ou d'une Yoko Ono, possédant à l'image de la première une très large tessiture. La carrière de Youn Sun Nah doit beaucoup à la France. Elle voue une sincère reconnaissance à ce pays et à ceux qui lui ont permis de grandir artistiquement. Elle l'explique avec humilité, aussi bien dans cette interview que lors de ses passages sur scène. 

Youn Sun Nah envisage d'enreregistrer un album de reprise des chansons de Léo Ferré qu'elle admire particulièrement, elle reprend déjà un de ses titres : "Je ne sais pas si j'en serai capable. Je pense qu'il faut du courage. Partout où je chante ce morceau, même en Corée, au Japon, en Chine ou aux Etats-Unis, les gens ne comprennent pas les paroles. J'explique un peu. Mais ils sont toujours très émus. Les paroles sont juste magnifiques."

Youn Sun Nah heureuse sur la scène de Vienne
 (Jean-François Lixon)

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