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Festival interceltique de Lorient 2015 : une journée avec les sonneurs et les batteurs de bagadoù

Article rédigé par franceinfo
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Un bagad, c'est un groupe de musique bretonne. Des bagadoù, c'est plusieurs groupes. Ce 8 août avait lieu le championnat national des bagadoù. Classés par catégorie, de 1 (la meilleure) à 5, ils sont venus de toutes les régions de Bretagne. Ils pouvaient s'inspirer d'un terroir de leur choix et à travers les musiciens, nous avons découvert les multiples facettes de ces groupes amateurs.

C'est Cap Caval qui a remporté le championnat, le bagad d'Amos, Katell et Metig et Fiona.

Amos est canadien et il travaille en Bulgarie. Mais ce samedi, il est venu spécialement à Lorient pour accompagner le bagad Cap Caval de Plomeur, qui s'apprête à remporter la finale. Il a commencé la cornemuse à 12 ans. Non pas que ce soit courant de là où il vient, à Ottawa. C'est sa mère qui était passionnée par l'Ecosse : "elle avait envie de voir son fils porter un kilt", s'amuse-t-il. Désormais, Amos enseigne l'anglais et il est amoureux de musique bretonne. Il prend des cours par skype. C'est son enseignant qui lui a proposé de rejoindre le bagad de Plomeur à l'occasion des championnats. Après une semaine intensive de répétitions avec l'ensemble du groupe, il était prêt pour le stade du Moustoir.
Ils sont trois frères, dans l'ordre Tristan, Cyril et Cédric, tous les trois membres du bagad de Plougastel, qui s'apprête a remporter la deuxième place du championnat.
Deux jouent de la caisse claire, l'aîné de la bombarde, sorte de hautbois bretons. "Au début, c'est notre père qui nous a poussés, reconnaît-il, mais maintenant on adore". Ils ont tous les trois commencé vers l'âge de 10 ans. Dans la vie, Cyril est cuisinier mais ses 18 ans d'expérience dans la musique bretonne lui permettent de faire des compositions pour le bagad. Les deux autres frères ont fait de la musique bretonne une profession : l'un est musicien au bagad de Lann-Bihoué, de la marine nationale et l'autre, Cédric, entraîne les plus jeunes aux percussions. A peine son concert fini, il doit rejoindre son groupe de novices qui concourre en catégorie 4.
Ils ont entre 11 et 16 ans, jouent de la caisse claire depuis au moins 3 ans. Sauf Sören, le plus âgé, qui a commencé il y a 8 ans. Il y a des gens de tous âges dans le bagad de Bannalec, ils ont été intégrés dès qu'ils ont eu le niveau. Steven a voulu commencer cet instrument sur le modèle de son "tonton", le père de Martin jouait de la cornemuse dans le bagad. Ce sont les défilés su 15 août qui ont convaincu Sören de s'inscrire en cours de caisse claire. Il a déménagé dans le Nord mais revient pour la compétition, en catégorie 4. Ce qui plaît à Hugo dans le bagad ? "On bouge beaucoup et c'est un peu comme une famille !" Le bagad de Bannalec est désormais 3e au championnat national, dans sa catégorie.
Le bagad de Carhaix est le plus anciens bagad de France. Il a été créé en 1946 sur le modèle des pipe bands écossais que la guerre avait fait découvrir. Mais la moyenne d'âge du bagad est de 25 ans, ils sont agriculteurs, banquiers, chômeurs, musiciens, etc. : "on a tous commencé ensemble en 5e catégorie il y a 10 ans", explique Alain à son retour du stade du Moustoir où il concourrait en première.
Malgré les déménagements, le groupe continue à se voir et à évoluer ensmble. Alain est penn-batteur : c'est lui qui mène les percussions au sein du bagad mais il participe aussi aux compositions. Pour sa prestation au championnat, le groupe a fait venir un clarinettiste et un accordéoniste : "on aimait leur musique très blues, on s'est inspiré de leurs airs et on les a retravaillés".
Sur scène, un instrument peu commun est relié à une pédale de batterie, sorte de calebasse entourée de perles : c'est un chékeré venu du Brésil. Beaucoup de bagad en ont. D'autres instruments d'Amérique du Sud accompagnent la formation, timbales ou cloches. Pour le championnat bagad, l'utilisation d'instruments non-bretons est très régelementée : ils ne doivent pas dépasser un certain pourcentage de temps dans la prestation et doivent être en nombre limité.
C'est Katell, au milieu, qui dit cela en s'amusant. Elle joue de la bombarde, "la guitare c'est tellement plus simple". Les trois femmes ont besoin de décompresser après une représentation en plein soleil au stade du Moustoir.  Elles ne le savent pas encore, mais la victoire au championnat attend leur bagad : Cap Caval.
Katell et Fiona, qui en jouent depuis 20 ans décrivent la bombarde comme un instrument très physique. Qu'à cela ne tienne, elles sont passionnées ! Elles se retrouvent tous les week-end avec le bagad Cap Caval de Plomeur pour répéter ou pour des représentations en public. Tout l'argent récolté va à l'association qui finance l'école de musique... la relève !
Le dahlia à leur boutonnière a été créé spécialement pour le bagad, il est surnommé le Hepken.

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