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Coronavirus : face au confinement, les Italiens chantent au balcon

Privés de sortie, de café, de football, de vie sociale, les Italiens ont trouvé un moyen réjouissant - et très émouvant à voir - de résister à la mise en sommeil de leur pays frappé très durement par le coronavirus : chanter, faire de la musique à leur fenêtre et sur leur balcon.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Une rue quasi déserte à Bergame (Italie), le 10 mars 2020. (MAXPPP)

Pays européen le plus sévèrement touché par l'épidémie de coronavirus, l'Italie est en quarantaine, complètement à l'arrêt et ses habitants ont été appelés à rester chez eux. Du coup, ils cherchent des moyens de passer le temps. Les Français, qui vont se trouver dans une situation d'isolement similaire à compter de dimanche, vont-ils suivre l'exemple ?

Vendredi à 18 heures, via les réseaux sociaux, les Italiens avaient été appelés à sortir leur instrument de musique et à donner de la voix pour que "pendant quelques minutes, (le) pays ne soit qu'un immense concert". Ils ont répondu présent, entonnant parfois l'hymne national Fratelli d'Italia, parfois des chansons de variétés ou traditionnelles, s'exerçant parfois à des exercices de percussions, en couple ou enfant dans les bras, sourire aux lèvres ou doigt tendu vers les voisins parfois.

Ici, l'hymne de l'Italie chanté joyeusement à Salerne...


À Trastevere, des riverains avaient choisi une chanson de variétés des années 1990, Grazie Roma : "Dis-moi ce qui nous fait sentir être amis même si nous ne nous connaissons pas", "ce qui nous fait sentir être ensemble même si nous sommes loin". D'une fenêtre du même quartier romain d'ordinaire dédié à la fête, s'échappent quelques notes hésitantes du légendaire Summertime de Gershwin.

Un nouveau rendez-vous pris pour samedi soir

Sur les réseaux sociaux, rendez-vous est déjà pris pour samedi, même heure mêmes balcons. Et ce devait être Azzurro de l'immense Adriano Celentano qui devrait descendre des fenêtres des villes italiennes... Des vidéos commençaient a être partagées sur les réseaux samedi soir...

Sur les réseaux sociaux fleurissent depuis quelques jours des vidéos, filmées dans toute l'Italie, d'Italiens décidés à continuer à chanter malgré le bilan chaque jour plus lourd de la pandémie de coronavirus, qui a tué près de 1.300 d'entre eux, dont 250 pour la seule journée de vendredi, selon le dernier bilan.

Dans une de ces vidéos, filmée à Sienne en Toscane (centre-ouest), vue des centaines de milliers de fois sur Twitter, des résidents entonnent le traditionnel Canto della Verbena, ponctué d'un tonitruant "Vive Sienne !". Sur un tweet visionné plus de deux millions de fois, un Italien exprime son "émotion" d'observer ses compatriotes "chanter ensemble chez eux, mais chanter comme s'ils étaient dans la rue".

Sur son compte Instagram, le chanteur Andrea Sannino a posté une compilation de Napolitains reprenant depuis leur fenêtre son morceau Abbracciame ("Embrasse-moi"), les remerciant : "Un jour, je raconterai cela à mes enfants et à mes petits-enfants", "Merci de me faire pleurer à gros sanglots".


A Turin (nord-ouest), des habitants sont filmés en train de s'essayer à une Macarena, cette danse très en vogue dans les années 1990, lancée par sa chanson éponyme...

Tous les événements culturels ont été suspendus. Mais des artistes ont promis des concerts virtuels, et des musées, comme les Offices de Florence ou le Guggenheim de Venise, ont mis leur collection en ligne, tout comme l'exposition-phare sur Raphaël à Rome.

Répondant à une autre initiative très partagée sur les réseaux sociaux, des Italiens affichent sur leur domicile des dessins d'arc-en-ciel, accompagnés de cette phrase "Tutto andra bene !" : "Tout ira bien !"

Les vidéos illustrant la joie de vivre et la convivialité italiennes se multiplient sur les réseaux sociaux...

Villes fantômes

Il va bien falloir s'armer de moral, alors que l'Italie a entamé son premier week-end sous le régime des mesures d'isolement et d'interdiction de rassemblements ordonnées par le gouvernement pour endiguer la pandémie liée au coronavirus. Dernières mesures en date, les villes de Milan et Rome ont fermé à partir de samedi tous leurs parcs, jardins publics et aires de jeux.

Les parcs non clos, comme la célèbre Villa Borghese qui couvre 80 hectares au coeur de la Ville éternelle, restent ouverts pour les Romains qui voudront y faire un jogging ou une promenade, à condition de respecter une distance de sécurité d'un mètre entre eux. Plusieurs autres villes du nord au sud comme Naples, Bologne, Pavie ou Pescara, ont pris des mesures identiques. Mais globalement, ces villes d'habitude si animées sont désertes.

Une autre vidéo, pour le plaisir, venue d'Agrigente, en Sicile...








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