Cet article date de plus de huit ans.

Pourquoi Amir va (enfin) faire gagner la France à l'Eurovision

Ne parlez plus de Marie Myriam : cette fois-ci, c'est sûr, la France va remporter le concours de chanson européen. Promis !

Article rédigé par Mathieu Dehlinger
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le chanteur Amir, représentant de la France à l'Eurovision, photographié à Paris, le 15 avril 2016. (ELLIOTT VERDIER / AFP)

Cette fois-ci, la malédiction touche à sa fin. Après l'édition 2016 du concours Eurovision de la chanson, on arrêtera enfin de ressasser la prestation de Marie Myriam, dernière Française à avoir remporté le concours, en 1977.

Plus la peine de rediffuser son titre, L'oiseau et l'enfant, car nous allons remporter le concours. Si ! Le nouveau héros de la France s'appelle Amir : l'ancien candidat de "The Voice" représentera l'Hexagone en finale, samedi 14 mai. Francetv info vous explique pourquoi il a toutes ses chances.

(Pour ne pas prendre trop de risques, on vous explique aussi pourquoi, en réalité, la France va perdre misérablement comme chaque année...)

>> Suivez en direct la soirée de l'Eurovision

Parce que la France a une chanson calibrée pour le concours

L'année dernière, dans la foulée des commémorations de la première guerre mondiale, la France avait tenu à adresser un "message de paix" à l'Europe, quitte à présenter un titre totalement suranné. Dans une ambiance qui fleurait bon la naphtaline, Lisa Angell, la représentante hexagonale, évoquait les conflits armés, les soldats, "cachés derrière leurs armes", qui "riaient de nos larmes". "Je suis ici ce soir au milieu des ruines pour vous parler d'espoir et vous chanter la vie", fredonnait-elle. Même Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères, nous trouvait "ringards". LAURENT FABIUS ! Pourtant pas un modèle de hype.

J’ai vu la prestation de celui qui a gagné, qui est un Suédois. Je n’ai pas de commentaire à faire sur sa voix, mais c’était un show, comme on fait maintenant, avec des lumières... Par rapport à cela, nous, c’était un peu la télévision avant l’invention de la télévision.

Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères

sur France Inter

Avec Amir, la France assume un titre nettement plus léger, résolument pop, dans les standards de l'Eurovision. Plus de prise de tête dans les paroles : "J’ai cherché l’amour et la reconnaissance, j'ai payé le prix du silence", chante l'ancien candidat de "The Voice". "Cette chanson parle de l'amour véritable, le seul et l'unique, analyse Amir. Beaucoup de gens peuvent se retrouver dans ces paroles." "C'est un titre qui bouge, qui amène la fête, l'espoir, la positivité, le rassemblement des gens, des couleurs, des peuples", ajoute-t-il sur RFM. Pourquoi faire plus compliqué ?

Parce que la France a enfin arrêté de faire un blocage sur l'anglais

N'en déplaise à André Vallini (le secrétaire d'Etat à la francophonie qui a dénoncé le choix des paroles pour cette année), chanter en anglais n'est pas "consternant", mais relève d'une simple décision de bon sens. Jusqu'en 1999, les candidats avaient pour obligation de chanter dans leur langue nationale. Depuis l'abolition de cette règle, seule une gagnante s'est totalement affranchie de la langue de Shakespeare : la Serbe Marija Serifovic en 2007.

Cette année, la tendance ne change pas : 39 prétendants sur 42 concourent en anglais. "Cette langue est omniprésente à l'Eurovision, elle est universelle et permet de communiquer avec les 200 millions de téléspectateurs qui regardent le spectacle", explique Amir à L'Express. "Il faut l'accepter", poursuit-il dans une interview à Pure Charts.

Parce que la France mise sur un visage jeune et cosmopolite

N'hésitant jamais à être à contre-courant, l'an dernier, la France avait envoyé au combat Lisa Angell, 46 ans, quand, en moyenne, les derniers gagnants de l'Eurovision ont à peine atteint le quart de siècle. Après la bérézina, Nathalie André, directrice du pôle divertissements et jeux de France 2, avait reconnu ses torts : "Ma connerie est d'y être allée avec une voix plutôt que d'y être allée avec Enrique Iglesias."

Il est très beau, Enrique Iglesias. [Le physique], ça compte certainement !

Amir

sur France 5

Au-delà de sa plastique, le chanteur offre à la France un visage plus jeune, du haut de ses 32 ans, et plus cosmopolite également : né en France, d'origines tunisienne, marocaine et espagnole, Amir a également vécu en Israël, pays dont il compte "totalement" sur les votes samedi. Et surtout, il n'a pas hésité à donner de sa personne, en faisant clairement campagne à travers l'Europe, multipliant les concerts à l'étranger, remarque 20 Minutes. Les bookmakers ne s'y sont pas trompés : ils le classent sur le podium de cette édition 2016. On prend les paris sur la victoire ?

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.