The Shoes en quête "de mélanges et d'accidents" dans son nouvel album
Quatre ans après la sortie de "Crack My Bones", le binôme fait un retour remarqué avec l'alléchant "Chemicals". "Ce titre, c'est une façon d'expliquer comment on procède, un peu comme des savants fous, avec des mélanges, des choses qui réussissent et d'autres qui ratent", s'amusent Benjamin Lebeau, cheveux bruns en bataille, et Guillaume
Brière, casquette sur le crâne, les deux têtes d'un duo électro pétillant qui a fait de Reims une nouvelle place forte de l'électro française."Il y a beaucoup d'accidents dans ce qu'on fait, mais on y tient beaucoup", précisent les deux comparses.
Des chansons taillées pour les dancefloors
"Chemicals", deuxième album qui paraît vendredi, creuse le sillon d'une musique festive et vitaminée, aux mélodies résolument pop chantées par des invités (Blaine Harrison, Esser, Petite Noir) sur des rythmiques électro entraînantes. Le tout donnant une dizaine de chansons taillées pour les dancefloors autant que pour les festivals d'été.Hommes de studio, les deux bricoleurs de sons aiment passer du temps à confronter leurs idées et ont longtemps tâtonné avant de réussir à donner une suite à leur premier album porté par le tube "Time to Dance".
Déjà l'album de la maturité ?
"On pourrait continuer à chercher pendant des années... En fait, on a besoin que quelqu'un nous dise à un moment donné: Allez, c'est bon", reconnaît Benjamin Lebeau au sujet d'un disque qui a été finalisé en compagnie du producteur Ash Workman, connu notamment pour son travail auprès de Metronomy ou Christine & the Queens."Mais ne nous parlez pas de deuxième album", précisent-ils pour tenter d'échapper à la pression du fameux second disque, celui de la confirmation: "Nous, on a décidé que c'était le troisième! Directement l'album de la maturité!", sourient-ils.
Une album avec une réelle dualité
Musicalement, "on est revenu aux styles de la fin des années 1990 et début 2000, à nos basiques d'adolescence: Chemical Brothers, ou les premiers albums de Björk", explique Benjamin Lebeau. Une musique qui se danse mais doit aussi s'écouter et se "siffloter" sous la douche: "J'adore l'album de FKA Twigs (une étoile montante de l'électro britannique, ndlr), mais je suis incapable de fredonner une de ses mélodies. Moi, dans ma musique, j'aime bien qu'il reste une parole, une mélodie. C'est peut-être un peu vieux jeu, mais c'est comme ça", souligne Guillaume Brière.Un album avec un réelle dualité entre des morceaux plutôt clubs et d'autres assez calmes. "Il y a une raison précise à cela. À l'époque du festival des Inrocks l'année dernière, on a présenté une première version de l'album où tout était très club, peut-être trop monolithique", confie Guillaume au magazine Tsugi. Un avis que nous partagions. Nous avions pris ce son tabasseur en pleine figure et les mélodies se trouvaient totalement noyées par une dance-machine omnipotente. Heureusement, le binôme en est revenu.
Leur "fantasme" avoué est d'ailleurs d'être un "vrai groupe" et pas seulement des "producteurs" bidouillant des synthétiseurs ou des ordinateurs. Ainsi, sur scène, les deux "Shoes" chantent eux-mêmes leurs titres, plutôt que de s'appuyer sur les voix enregistrées des invités."On a beaucoup travaillé cet aspect", explique Guillaume. "C'est un peu ce qui péchait sur notre première tournée. On compensait par beaucoup d'énergie mais je n'étais pas content du niveau des voix qu'on avait". À vérifier le 18 novembre à l'Olympia.
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