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R.E.M: la victoire en rompant ?

La rupture de R.E.M ne serait-elle qu'un vulgaire coup monté cousu de fil de blanc pour regagner la faveur des foules et nous faire les poches ? Le doute nous a étreint. Mike Mills l'a éteint. Ouf.
Article rédigé par franceinfo - Laure Narlian
France Télévisions
Publié
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REM sur scène en 2008.
 (JOERG KOCH / DDP / AFP)

Le 21 septembre, R.E.M annonce sa rupture. Après 15 albums et 31 ans de service pour le plus grand groupé indé américain encore en activité, la nouvelle est à peine triste. Elle met fin à de longues années de souffrance pour les millions de fans du groupe d'Athens (Georgie), dont les espoirs étaient douchés disque après disque depuis de longues années. Cela faisait en effet bien longtemps, disons depuis "Monster" en 1992, que le groupe d'Athens (Georgie) n'avait pas renoué avec la magie inusable d'antan.

C'est donc un groupe moribond, le fantôme d'une belle alchimie passée, qui annonce ce jour-là sa propre euthanasie. Plus qu'une annonce : un aveu. Digne, nécessaire, à la hauteur de la noblesse et de l'exigence constante du groupe. Si R.E.M s'attire par ce geste un peu du bruit médiatique que ses récents concert et albums avaient peiné à attirer, rien ne pouvait sonner plus juste que les mots postés sur le site du groupe.

"Un homme sage a un jour dit 'réussir une fête, c'est savoir quand se retirer', écrit Michael Stipe. Nous avons construit ensemble quelque chose d'extraordinaire. Nous avons fait cette chose. Et nous allons désormais nous en éloigner. J'espère que nos fans se rendent compte que ce n'est pas une décision précipitée ; mais toute chose doit connaître une fin, et nous voulions le faire bien, le faire à notre manière."

On nous aurait trompés ?
Pourtant le doute s'instille dès le surlendemain à l'annonce de la sortie d'un Best of le 14 novembre prochain. 'REM, Part Lies, Part Heart, Part Truth, Part Garbage 1982- 2011" proposera trois nouveaux morceaux enregistrés cet été, dont un sortira le 18 octobre sous forme de single. Ah ?

Moins d'une semaine plus tard, le 26 septembre, l'hypothèse d'une future "tournée de reformation" de R.E.M. est évoquée par le NME, pour mieux être balayée par Mike Mills. Quand même, le malaise s'installe. 

Mike Mills raconte la génèse de la rupture
Dans un entretien à Rolling Stone, Mike Mills calme nos doutes et explique la génèse de la rupture. Il ne peut se rappeler le moment précis, mais il se souvient avoir parlé de la fin du groupe avec ses complices durant la tournée de 2008 puis durant les sessions de "Collapse into now". De fait, sur ce disque sorti en mars, les paroles de Michael Stipe, notamment la chanson "All The Best", donnent déjà de vrais indices d'au-revoir, révèle le bassiste de R.E.M. 

Après ce disque, nous nous sommes dit: "Maintenant, faisons quelque chose qu'aucun autre groupe n'a fait: serrons nous les mains et quittons nous bons amis". (Juste un détail: ce n'est pas le premier groupe à se séparer bons amis. LCD Soundsystem l'a encore prouvé tout récemment.)

"Nous voulions faire les choses bien"
Bien avant leur entrée en studio cet été, leur religion était donc faite et la rupture amicale décidée. Mais alors, et ce best-of ?  L'annonce de la rupture a été reculée parce que cette décision allait affecter trop de gens (le staff, l'équipe), assure Mike Mills.  

"Nous voulions faire les choses bien". "Et nous étions excités de pouvoir sortir trois vraiment bonnes chansons en guise d'adieu". A voir : deux des nouveaux morceaux qui figureront sur le best of, "Hallelujah" et "A Month of Saturdays" étaient des démos de leur dernier album, qui n'a pas marqué les foules. Le troisième, peut-être plus récent, porte désormais tous les espoirs d'un final en beauté. Et en tout cas un titre de circonstance, "We All Go Back To Where We Belong" ("Nous retournons tous d'où nous venons"). Tant qu'ils n'annoncent pas une tournée de reformation, on y croit.

Le clip promotionnel pour le Best-of de R.E.M.

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