"We Love DFA" samedi soir au Cent Quatre (Paris)
Avant DFA (Death From Above), le rock indé et la dance ne se fréquentaient pas. Ou si peu. C'est ce label qui a rompu la glace et pulvérisé les frontières entre les deux genres, consacrant leurs épousailles à l'aube des années 2000. De ce dialogue réjouissant entre deux styles que tout semblait opposer est né le fameux son "disco-punk" ou "punk-funk" qui s'est propagé depuis comme une traînée de poudre et s'est imposé partout.
LCD Soundsystem "Daft Punk is Playing At My House"
Du "post-punk plongé dans l'électronique"
Monté en 2001 par deux complices, le New-yorkais James Murphy, fou de punk et de new wave converti aux raves, et le Britannique Tim Goldworthy passé par le label avant-gardiste Mo'Wax (Dj Shadow...) et le collectif UNKLE, DFA développe dès le début une "esthétique post-punk à la Suicide, plongée dans l'électronique".
"Même nous, on trouvait ça bizarre", avouent-ils aujourd'hui. "A l'époque sortaient 'Moon Safari' de Air ou 'OK Computer' de Radiohead, à côté, ce qu'on faisait paraissait idiot", se souvient James Murphy dans le magazine Tsugi, qui consacre sa une de novembre au label.
Pourtant, le label démarre en 1996 sur les chapeaux de roues avec la sortie coup sur coup de deux singles qui ont fait date: "House of Jealous Lovers" de The Rapture, puis "Losing My Edge" de LCD Soundsystem. Ce dernier, dont le chanteur-leader n'est autre que James Murphy lui-même, sera durant 10 ans le phare absolu du label.
Ce groupe alignera les bijoux avec insolence, notamment "Daft Punk is playing at My House", "Disco Infiltrator", "All My Friends" et "New York I Love You", marquant fortement de son empreinte le son actuel, avant de tirer sa révérence avec un concert d'adieu triomphal en avril 2011 au Madison Square Garden de New York.
DFA ? Rien qu'une bande de copains
D'autres coups d'éclat musicaux, souvent séminaux, sont sortis de la cuisse de DFA : Juan MacLean, Hercules & Love Affair, Hot Chip, Yacht, Black Dice, Planningtorock, Shit Robot... "Nos sorties, ce sont principalement nos amis", explique Juan MacLean. "DFA, c'est vraiment une bande de potes qui jouent sur les disques des uns et des autres", résume-t-il.
Samedi, sous l'impulsion de We Love Art, cinq groupes se relaieront sous la grande nef du Cent Quatre pour faire transpirer les danseurs jusque tard dans la nuit au son de boucles discöïdes, riffs punk, grooves funky, sonorités new wave, et autres voluptueuses nappes house. Immanquable.
A noter que Juan MacLean sera derrière les platines du Ritz Bar Jeudi 17 novembre de 23h à 1h.
The Juan MacLean "Happy House"
Yacht "Summer Song"
ShitRobot "Tuff Enuff"
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