Pitchfork lance son festival à Paris, son fondateur s’explique
Tombée au début de l’été, la nouvelle d’un Pitchfork festival à Paris a été saluée par des cris de joie chez tous les siphonnés de musique pointue d'ici. Et ce alors que chacun ignorait encore tout de la programmation. Véritable bible en ligne pour mélomanes 2.0, Pitchfork est en effet suivi les yeux fermés par ses fans, amateurs aux idées larges (de la folk barrée au rock indé, en passant par l’électronique et le hip-hop) mais au degré d’exigence élevé.
Ryan Schreiber ne compte pas les décevoir . «Nous avons composé une affiche spéciale pour Paris », explique-t-il. « Nous voulions faire quelque chose d’unique, quelque chose qui nous inspire et qui inspirerait les Français. Le programme est un mélange de tout ce que nous aimons actuellement, aussi divers que possible. N’y manque que la touche hip-hop, car les artistes que nous voulions n’étaient pas disponibles. Le samedi, l’affiche reflète surtout les goûts de Bon Iver puisque les groupes ont été choisis par ses soins, excepté Jens Lekman. »
"La scène musicale parisienne m'a rappelée celle de Brooklyn"
Alors que le festival Pitchfork de Chicago, où le site a démarré il y a quinze ans, est une affaire qui roule depuis 2005, qu’est-ce qui a poussé son fondateur à créer une nouvelle manifestation sur le Vieux Continent ?
« J’ai visité Paris pour la première fois il y a cinq ans, et bien sûr j’ai été frappé par la beauté de la ville, mais aussi par la scène musicale qui m’est apparue très cool », se souvient-il. « La première salle de concert où je suis allée a été le Point Ephémère. J’y ai perçu un sens de la communauté entre artistes, qui m’a rappelé celle de Brooklyn (New York), où bouillonne le même genre de scène indépendante et DIY (Do It Yourself). »
« Mon idée est née aussi du fait que comme New York ou Chicago, Paris est une ville exigeante. Le public ne s’y laisse pas facilement impressionner. Un autre élément déterminant a été le fait que les Français constituent le plus gros des visiteurs étrangers du site Pitchfork hors pays anglophones. »
Ce festival pourrait-il préfigurer la création d’un site Pitchfork en langue française ?
« Ce n’est pas à l’ordre du jour mais je me pencherai sans doute sur cette idée l’an prochain. Ca pourrait être intéressant. », reconnaît Ryan Schreiber. « Je réfléchis aussi au moyen de mettre en valeur les scènes locales indépendantes autour du monde. Il n’y a rien de concret encore, mais les deux options sont dans l’air. » La France n’a qu’à bien se tenir: après avoir mis un pied dans la porte, on serait surpris que Pitchfork ne force pas son avantage.
Festival Pitchfork
Grande Halle de la Villette
28 octobre: 16h – 5h
Aphex Twin, Wild Beasts, Washed Out, Real Estate, Iceage, Mondkopf...
Club : Four Tet, Erol Alkan, Pantha du Prince, Cut Copy
29 octobre: 14h – 22h
Co-programmé par Bon Iver: Bon Iver, Jens Lekman, Kathleen Edwards, Stornoway, The Rosebuds
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