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Pitchfork festival 2015 : une opening night pleine de promesses

C'était la grande nouveauté de cette 5e édition parisienne. L'opening night itinérante de mardi. Une dizaine de groupes ont ainsi pu se produire dans trois lieux du 11e arrondissement. L'occasion de découvrir des artistes plutôt prometteurs.
Article rédigé par franceinfo
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Moses Sumney au Badaboum
 (Boris Courret)

Une soirée itinérante dans le 11e arrondissement de la capitale. En voilà une idée qu'elle était bonne. Pour l'opening night du Pitchfork festival, les organisateurs avaient décidé d'investir trois salles. Le café de la danse, le Badaboum et la Mécanique Ondulatoire. Chacune à moins de 2 minutes à pied d'une autre. Trois soirées en une ! Un ticket pour trois salles et des dizaines d'artistes. Le rêve pour les oiseaux de nuit de la capitale.

Empress off, une pépite electro-pop

Il est 20h30. Devant le Café de la danse, quelques festivaliers, pression à la main, finissent leur pause clope. D'autres, qui viennent à peine d'arriver, font la queue pour retirer leur bracelet. Le graal. Le seul qui leur permettra d'avoir un accès au trois salles. Nous aussi, on retire le nôtre, avant de pénétrer, un peu impatient, à l'intérieur du bar. Car il faut bien le dire, les noms évoqués ne nous parlaient pas beaucoup. Alors on avait hâte de savoir ce qu'ils avaient dans le ventre. Et on ne va pas être déçu. La fosse est bondée, les tribunes aussi. À l'intérieur, l'entracte touche à sa fin et Lorely Rodriguez alias Empress off entre en scène avec ses musiciens.
Empress off, Café de la danse
 (Boris Courret )
Pendant près d'une heure, la new-yorkaise va nous abreuver d'une liqueur dont elle semble avoir le secret. "Tell me what you see ? ", entonne-t-elle. Une pépite de son electro-pop, complexe et sensible, a-t-on envie de lui répondre. C'est sûr, elle en a dans le ventre. Elle donne tout, jusqu'à s'égosiller. Même pas le temps de commander une bière que c'est déjà la fin. Il faut bien le reconnaître, on n'a pas trop vu le temps passer.
Empress off au Café de la danse 
 (Boris Courret)
L'esprit encore tout embourbé par la claque qu'on vient de se prendre, on profite de ce nouvel entracte pour gagner le deuxième bar, la Mécanique Ondulatoire, à quelques pas de là. À l'intérieur, c'est plein à craquer. Mais le concert a lieu au sous-sol. Enfin devrait reprendre au sous-sol car là aussi, c'est la pause. Bully, groupe d'indie rock du Tenesse vient d'achever sa représentation. Tant pis, ce sera pour une prochaine fois.
Speedy Ortiz n'est prévu qu'à 22 heures. Du coup on repassera en se disant que les organisateurs auraient au moins pu prévoir, avec ces trois salles différentes et au moins trois artistes prévus par salle, des entractes qui n'interviennent pas au même au moment. Quel est l'intérêt du concept sinon ?

Moses Sumney, magistral

Un peu chafouin, on se dirige vers le Badaboum à quelques centaines de mètres. Excepté le vigile, il n'y a personne aux abords du complexe. Plutôt bon signe. Tout le monde est à l'intérieur. On comprend pourquoi. À l'instant même où on pousse les deux énormes portes de la salle, des notes presqu'angéliques parviennent à nos oreilles. Elles proviennent de la voix cristalline de Moses Sumney, chanteur soul-folk ayant grandi entre la Californie du nord et le Ghana.
Moses Sumney, Badaboum
 (Boris Courret)
Quelle jolie surprise ! C'est tout bonnement magistral. Notre petite colère précédente a totalement disparu. On se dit même que les organisateurs avaient peut-être bien préparé leur coup. Décider de deux entractes au même moment pour qu'on puisse tous se rendre au Badaboum assister à l'incroyable prestation de Moses Sumney. Ils sont vraiment trop sympas. Malheureusement, à peine dix minutes plus tard, Moses Sumney en a déjà fini. Et nous voilà confronter à un autre dilemme. Partir ou rester. On décide de rester et de se taper les vingt minutes d'entracte. Le troisième déjà depuis le début de la soirée.
C'est au tour de Mura Masa de monter sur la scène du Badaboum. Les rythmes plutôt doux emplis de nappes synthétiques du jeune DJ britannique ne parviennent pas à nous convaincre tant ce qu'il nous pond semble avoir été fait des centaines de fois.
Mura Masa au Badaboum
 (Boris Courret)
On se décide alors à rejoindre avec empressement la Mécanique ondulatoire apeuré que nous sommes de manquer totalement Speedy Ortiz. Par chance au sous-sol, le concert bat son plein. Et c'est peu de le dire. Un blues-rock intense porté par la voix incisive et hypnotique de Sadie Dupuis et nous voilà partis, avec eux, sur les bords de la baie du Massachusetts. Il est 23 heures et le Pitchfork festival ne fait que commencer. 
Speedy Ortiz, à la Mécanique Ondulatoire
 (Boris Courret)

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