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Nuits Sonores : 10 ans, 10 bonnes raisons d'y aller

La prochaine édition des Nuits Sonores, qui se déroule à Lyon du 16 au 20 mai, marque les dix ans de ce rendez-vous incontournable des musiques électroniques. L'occasion d'offrir une programmation foisonnante et toujours plus exigeante avec 250 artistes répartis sur cinq jours, quatre nuits, et une cinquantaine de lieux. Son directeur-fondateur Vincent Carry nous détaille dix bonnes raisons de faire le déplacement pour cette fête d'anniversaire qui promet d'être inoubliable.
Article rédigé par franceinfo - Laure Narlian
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 6min
Une soirée à Nuits Sonores...
 (Nuits Sonores - Arty Farty)

1 - New Order (dimanche 20 mai, à La Sucrière)
Vincent Carry : « Parce que ce sera un double concert de clôture : celui qui refermera cette édition et aussi le dernier de la première décennie de Nuits Sonores. Mais surtout parce que ce groupe est le plus important pour l’équipe du festival. De Joy Division à New Order, il a servi de passerelle entre le rock indé et la dance britannique. C’est un groupe matriciel, passeur, sans qui nous ne serions pas là aujourd’hui. C’est eux, avec La Factory de Tony Wilson qui m’ont fait venir à la musique.»

"Blue Monday" de New Order, Live à Sydney 2012

2 – James Murphy en Dj set (mercredi 16 mai, scène 1 de la Nuit 1 aux Anciennes Usines Brossette)
« Parce qu’on a toujours rêvé d’avoir LCD Soundsystem (le groupe de James Murphy, qui s’est volontairement auto-sabordé avec un enterrement de première classe au Madison Square Garden de New York en avril 2011) sans jamais y parvenir. Et qu’il s’agit du groupe le plus important de la décennie écoulée. Je suis assez fier d’avoir construit un petit plateau new yorkais autour de sa venue avec Yacht et !!! (tchk tchk tchk), mais aussi les anglais de Simian Mobile Disco.  »

3 – La scène Future Sound of UK (jeudi 17 mai, en journée à l’Hôtel Dieu)
« Il s’agit des nouvelles têtes de la scène britannique, les représentants d’une nouvelle génération de producteurs post-dubstep. Joy Orbison, qui est un héros absolu pour moi, sera présent, de même que Lone, Opti et Judson Mohawke. Le tout dans le cadre somptueux de l’Hôtel Dieu que nous investissons pour la première fois.  »

4 – Caribou vs Four Tet (vendredi 18 mai, scène 2 de la Nuit 3 aux Anciennes Usines Brossette)
« C’est une belle performance d’avoir réussi à faire se rencontrer ces deux personnalités exceptionnelles de la fin des années 2000. D’un côté le Canadien Caribou, auteur d’un album ultra élégant de pop mélancolique et de l’autre le Londonien Four Tet et son style protéiforme mêlant électro, techno et jazz. »

James Murphy en dj set au Boiler Room en avril 2012 (50 mn)
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5 – Oxygen Revisited (mercredi 16 mai, inauguration 20h/21h à l’Hôtel Dieu)
« Tout a commencé quand Jean-Michel Jarre, qui est Lyonnais, a confié à un quotidien gratuit qu’il rêvait de jouer à Nuits Sonores. Il est venu l’an passé pour l’inauguration et je lui ai proposé ce projet : prêter les originaux d’Oxygen, son album concept de 1976, et les faire retravailler par trois artistes lyonnais. Résultat : Danger, Acid Washed et Arandel se sont chacun réappropriés un morceau, une partie de cet album électronique mythique. Jean-Michel Jarre ne jouera pas mais il assistera à la représentation et tiendra une conférence par ailleurs. »

6 – Ricardo Villalobos & Max Loderbauer (samedi 19 mai, 18h30 à 21h au Théâtre des Célestins)
« Parce que le pape de la scène techno minimale sombre et élégante, le Chilien exilé à Berlin Ricardo Villalobos,  est quelqu’un dont on ne connaît qu’un seul versant : ses dj sets longs et hypnotiques. On ignore encore le travail plus expérimental qu’il a fait avec Max Loderbauer (du Moritz Von Oswald Trio), touche-à-tout de la scène électronique progressive. » Pour ce projet "Re : ECM", qui a donné lieu à un album et n’a été montré live qu’une fois au Berghain de Berlin, ils s’approprient les enregistrements du label ECM. Situé aux confluents du jazz et de la musique contemporaine, ECM est l’hôte de Keith Jarrett, Chick Corea, Philip Glass et Steve Reich.

Ricardo Villalobos "Dexter"

7 – La conférence de Jeremy Rifkin (Samedi 19 mai, 16h30 à l’Hôtel de Ville)
« L’économiste, penseur et essayiste américain, auteur notamment du best-seller « La fin du travail », vient de publier « La troisième révolution industrielle ». Jeremy Rifkin viendra défendre à Lyon sa vision du monde futur, où la mutation énergétique et technologique fera plus de place aux énergies vertes et au web. Un monde latéral en réseau et non plus vertical, dans lequel nous serons tous co- constructeurs et producteurs d’energie. J’y vois un parallèle avec la culture que nous revendiquons, à l’opposé du modèle culturel institutionnel vertical hérité des années 70,  aujourd’hui obsolète. Nous plaidons pour une culture en réseau, interactive, réactive, qui n’attend pas la becquée des institutions. On est en 2012, ce n’est pas Georges Pompidou qui vient d’être élu ! »

8 – Mini Sonore (du mercredi 16 au dimanche 20 mai de 14h à 20h)
« Il s’agit d’un vrai festival en parallèle pour les enfants, entièrement gratuit. Les 4-10 ans sont le cœur de cible. Ils pourront participer chaque jour à des ateliers thématiques  - le skateboard, le cirque, les musiques du monde -, écouter des sets de dj’s, lire, plier, dessiner, coller… » Attention, il ne s’agit pas d’une garderie, les enfants sont forcément accompagnés.

Caribou "Sun"

9 -  Nuits Sonores 10 Years Secret Stage (Samedi 19 mai, Scène 1 Nuit 4 aux Anciennes Usines Brossette)
Sur ce point, qui fait beaucoup spéculer, Vincent Carry tient à rester motus et bouche cousue jusqu’au bout. « Je ne dirai rien.  L’idée c’est que tout le monde découvre les artistes qui seront là au moment où ils monteront sur scène. Nous fêtons nos 10 ans et comme pour toute bonne fête il y a des surprises. On avait aussi envie de lancer un petit défi à notre public : êtes-vous capables de nous faire confiance sur une programmation aveugle ? La réponse est largement oui, car cette soirée est en tête des pré-ventes. » Nous, à CultureBox, on lance les paris : Laurent Garnier vs Busy P, Agoria, François K, Luciano et Ricardo Villalobos.

10 – Carte Blanche à Lyon (des dizaines d’artistes lyonnais répartis sur toute l’édition)
« Jusqu’ici, nous avons invité chaque année une ville qui entretient un rapport étroit avec la musique, à venir présenter aux Nuits Sonores le meilleur de sa scène électronique contemporaine. Après Barcelone, Manchester, Paris, New York, Berlin, Londres, Montréal et Tokyo, nous avons voulu rendre hommage à Lyon. Une façon de rappeller que les Nuits Sonores sont très liées à leur territoire et qu’elles ne sont pas répliquables ailleurs. » Champagne !

Nuits sonores au Marché Gare en 2010.
 (www.b-rob.com)

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