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Maroc: un rappeur contestataire dénonce ses conditions de détention

Le rappeur contestataire marocain Mouad Belghouat, condamné à un an de prison ferme pour outrage à la police, a entamé lundi une grève de la faim de 48 heures pour protester contre ses conditions de détention, selon ses proches.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Le rappeur Mouad Belghout lors d'une manifestation au Maroc en mai 2012
 (Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA)

Sa décision intervient alors que l'examen de son appel, qui devait débuter lundi à Casablanca, a été reporté pour la troisième fois et fixé au 23 juillet."Cette grève de la faim est une protestation contre les conditions de détention de Mouad à la prison Oukacha de Casablanca, qui sont pour le moins scandaleuses", a déclaré à l'AFP Maria Karim, une amie de Mouad Belghouat.

Agé de 24 ans, Mouad Belghouat est connu pour ses chansons critiques vis-à-vis de la monarchie marocaine. Arrêté le 28 mars, il a été condamné le 11 mai à un an de prison ferme et 1.000 dirhams (90 euros) d'amende. Il est poursuivi pour "outrage à un officier public dans le cadre de ses fonctions et à un corps constitué", après la diffusion sur Youtube d'une vidéo tournant en ridicule des policiers marocains sur fond d'une chanson du rappeur dénonçant la corruption dans la police. Mais il dément avoir diffusé la vidéo.

"Mohammed VI" de Mouad Belghouat

Figure emblématique du Mouvement de contestation du 20 février, Mouad Belghouat, né dans un quartier pauvre de Casablanca, est dans le collimateur des autorités marocaines depuis plus d'un an pour ses chansons virulentes contre la monarchie. Un de ses raps les plus connus critique ouvertement le roi Mohammed VI et l'opulence de son train de vie.  Le Mouvement du 20 février revendique des changements politiques de fond, l'élimination de la corruption et une monarchie parlementaire à l'image de l'Espagne. 

L'organisation Human Rights Watch (HRW) a appelé les autorités marocaines à "annuler les accusations" contre le contestataire et à le libérer. "Cette affaire est tout simplement une affaire de liberté d'expression", a insisté HRW, faisant valoir que chaque jour que Mouad Belghouat passait en prison rappelait "la distance" entre les lois du Maroc et leur pratique.

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