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Les tribute bands: Letz Zep, clone de Led Zeppelin

Parmi les groupes qui interprètent sur scène le répertoire d’artistes mythiques, Letz Zep s’autoproclame le meilleur tribute band de Led Zeppelin. Letz Zep est en tournée française en ce début d’année 2012.
Article rédigé par franceinfo - Jean-François Lixon
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Letz Zep à l'affiche de l'Olympia
 (Jean-François Lixon)

Le tribute a cela de particulier qu’il a l’obligation d’être à la hauteur du groupe dont il interprète le répertoire mais a des risques de décevoir les fans qui viendront assister à ses concerts, même quand l'imitation est parfaite. L’ambigüité est congénitale.

Pour la plupart, les groupes clonés sont issus des mythiques années 60 et 70, période qui suscite un engouement chez les jeunes et qui coïncide avec la nostalgie des moins jeunes. Il y a donc un créneau.

C'est le cas de Led Zeppelin. Ce quatuor mythique s'est formé en 1968 autour du guitar hero Jimmy Page, transfuge des Yardbirds. Le chanteur Robert Plant, John Paul Jones aux claviers et à la basse et enfin le batteur prodige John Bonham complètent la composition de ce groupe aux personnalités très diverses. Led Zeppelin s'est dissout en 1980 à la suite de la mort accidentelle du batteur.

Pendant douze ans, au fil de neuf albums studios, dont l'un sortira deux ans après la mort de Bonham, et trois albums en public, le groupe aura forgé une oeuvre rock marquée par les riffs insolents de Page, les solos démesurés de Bonham (jusqu'à 40 minutes certains soirs!) mais surtout par la voix de Robert Plant. Le chanteur à la chevelure blonde et aux chemises largement échancrées sait décrocher des notes dans les hauteurs d'une tessiture essentiellement concentrée dans les aigus. Certaines de ces notes donnent l'impression d'être arrachées d'une gorge presque animale.

Le groupe a signé quelques morceaux qui appartiennent pour l'éternité à la légende du rock. Parmi ceux-ci, "Stairway to heaven", "Black dog", "Whole lotta love" ou encore "Immigrant song". Les concerts de Led Zeppelin qui atteignaient parfois une durée de quatre heures valaient autant par la performance que par la musique elle-même.

Stairway to heaven par Led Zeppelin :

Et c'est là que l'on se heurte à la difficulté de reprendre une oeuvre telle que celle-ci en scène, trente deux ans après la dissolution du groupe. Les quatre membres de Letz Zep, disons-le tout de suite sont d'excellents musiciens.

Le concert que les quatre Britanniques donnent à Lyon lors de cette tournée 2012 met du temps à démarrer... Une petite demi-heure au cours de laquelle on se dit que le souffle n'y est pas. Et puis, miracle. On débranche les instruments pour un petit set acoustique, et comme par magie, le concert décolle. Robert Plant laisse place à Billy Kulke, Andy Gray devient Jimmy Page, Steve Turner se mue en John Paul Jones et Benjy Reid, malgré sa blondeur, résuscite John Bonham. Les premières notes des morceaux phares déclenchent des déluges d'applaudissements. Le grand moment sera évidemment "Stairway to heaven".

Stairway to heaven par Letz Zep:

La reconstitution est parfaite, le son très "années 70".  A L'époque, les groupes, à l'exception d'Alice Cooper ou de Genesis, se contentaient souvent de jouer leur musique sans théâtraliser les shows. Il arrivait ainsi que certains des plus grands jouent devant de simples rideaux, éclairés de manière très basique. Ils ne disposaient pas non plus des énormes murs d'enceintes qui ont depuis envahi les salles et les stades.

Sur la scène de la salle de la Bourse, à Lyon, le mardi 7 février 2012, Letz Zep a très honnètement tenu son pari pendant un peu plus de deux heures. Evoquer Led Zeppelin devant un public de fans, un vrai défi, même si au fil des années, le tribute band a su générer ses propres admirateurs. La voix de Billy Kulke parvient même à plusieurs reprises à faire croire à la présence de Robert Plant. Les postures, les gestes rien n'est laissé au hasard, chaque instant est travaillé. Le chanteur de Led Zeppelin l'a dit lui même "J'y suis allé... J'ai cru me voir."

Le très beau compliment de Robert Plant
 (Jean-François Lixon)

The song remains the same. Avec Letz Zep, les seventies aussi.

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