Les Black Lips et leur fièvre garage-rock en tournée française
1) LEUR GARAGE ROCK EST UN ANTI-DOTE A LA DEPRIME :D'abord, les Black Lips cuisinent une mixture euphorisante, un remontant de choc dont on a bien besoin alors que s'abat sur nos têtes la double chappe de plomb de la crise et de l'hiver naissant. Alors voilà, imaginez des mélodies foncièrement pop jouées avec l'énergie des Ramones et la spontanéité des fleurons ados du garage punk sixties (à la manière des compilations Back From The Grave et autres Pebbles). Ajoutez un chant braillard et des guitares psychédéliques. Saupoudrez de saxophone soul. Ornez d'un son craspec et servez brûlant.
"New Direction" des Black Lips
2) LEUR DERNIER ALBUM EST UNE BOMBE : "Arabia Mountain", sorti au printemps, a été produit par Mark Ronson, repéré derrière Amy Winehouse et Lily Allen. Forcément l'album de la trahison pour les petits gars qui lorgneraient le mainstream, craignaient les mauvaises langues. Elles avaient tout faux. Le type qui dressera cette troupe d'incorrigibles n'est pas encore né. Réalisé en un an et demi au lieu de la semaine réglementaire, ce disque est effectivement mieux peigné et moins foutraque que les précédents. Mark Ronson a juste jeté au feu ce qui méritait de l'être : le chant erratique, les guitares bancales, le son embrumé. Ce qui ne gâche rien. D'autant que la sève, la fièvre et la science du songwriting pop sont intactes.
"Modern Art"
3) LEURS CONCERTS SONT DEMENTS : Avec un tel pedigree, vous vous doutez déjà que les Black Lips donnent toute leur mesure sur scène. Leurs shows live, des happenings déments où tout est possible dans le genre potaches (vomir, pisser, se mettre à poil et incendier les guitares, ce genre de chose), ont bâti à eux seuls leur réputation. Ils sont si infatigables sur les planches que le New York Times les avait repérés en 2007 au festival South By Southwest pour y avoir donné une douzaine de shows en trois jours, un record. S'ils se sont un peu assagis depuis les délires du début, prenez garde au jet de musicien sur la tête, assez courant. Et préparez vous à envahir la scène au rappel. Un rituel obligé de tout bon concert des Black Lips. Quand ils ne se terminent pas tout bonnement en bagarre générale comme le 4 décembre à La Maroquinerie (Paris voir vidéo ci-dessous), lorsqu'un fan a mis un coup de boule au guitariste Cole Alexander qui l'a ensuite poursuivi dans la foule avec sa guitare...
Incident au concert des Black Lips à la Maroquinerie le 4 décembre 2011 (à 6:30)
4) LES BLACK LIPS OSENT TOUT : Enregistrer un album live ("Los Valientes Del Mundo Nuevo") dans un bar à prostituées de Tijuana et s'en tirer avec les honneurs de la critique. Adresser une chanson de rupture amoureuse à une certaine Katrina résidant à La Nouvelle Orléans juste après l'ouragan ("O Katrina"). Se forcer à manger du foie cru pour l'inspiration, une affaire qui a envoyé Mark Ronson à l'hôpital et nous a valu l'excellent morceau "Raw Meat" sur le dernier album. Ou encore écrire des brûlots de drogués, comme "Modern Art", dans laquelle il est question de prendre de la kétamine au musée Dali et de voir les murs tourner.
"O Katrina"
5) NOS QUATRE ZEBRES RESPIRENT LA TESTOSTERONE : Pour ne rien gâcher, les Black Lips sont jeunes (23-24 ans) et pas vilains, ne sentent pas le sable chaud mais la chaussette douteuse, le jean's qui tient droit et la sueur. L'homme sauvage, quoi. Quant à leurs clips, ils sont tout simplement excellents. Alors, vous venez ?
"Raw Meat" des Black Lips
Les dates de la tournée française :
Dimanche 4 decembre Paris (Maroquinerie)
Lundi 5 décembre Paris (Maroquinerie)
Mardi 6 décembre Bordeaux (Krakatoa)
Mercredi 7 décembre Clermont Ferrand (Coopérative de Mai)
Jeudi 8 décembre Lyon (Ninkasi Kao)
Vendredi 9 décembre Tourcoing (Le Grand Mix)
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