Le groupe électro Alt-J de retour après trois ans d'absence
Se renouveler pour ne pas perdre son originalité
"On est toujours en train de s'interroger... Ne faisons pas ça, c'est trop évident, ou ça sonne trop comme quelque chose qu'on a déjà fait. Nous tirons une partie de notre fierté de l'originalité !", explique le claviériste moustachu Gus Unger-Hamilton, de passage à Paris pour présenter ce nouveau disque, "Relaxer".
Après un véritable marathon scénique depuis 2012, le trio a ressenti le besoin d'un premier vrai "break" fin 2015. L'un a ouvert un restaurant, l'autre a sorti un album solo, le troisième a regardé "beaucoup de films". Mais l'envie est finalement vite revenue de se retrouver autour de quelques idées et sons neufs, et de leurs obsessions habituelles propres à l'univers pop-rock : amour, sexe, mort...
C'est en avril dernier que le groupe avait offet un premier avant goût de ce nouvel album à leurs fans avec le clip de 3WW, six minutes en noir et blanc d'une photographie a couper le souffle.
Se frotter à tous les styles pour brouiller les pistes
Une volonté aussi de faire plus concis (avec huit morceaux seulement) pour faire un album "plus palpable, dont on peut davantage sentir la forme..."
Avec quelques ballades, comme l'énigmatique "Adeline" où il est question d'un "diable de Tasmanie qui tombe amoureux d'une femme en train de nager", et des morceaux plus rugueux comme "Cold Blood" ou "Hit Me Like That Snare", les Britanniques continuent à se frotter à tous les styles.
30 guitares classiques pour une reprise folk
Le groupe se frotte aussi à toutes les époques avec une "fausse" reprise de "House of the Rising Sun", ce standard du folk américain qui pourrait être inspiré d'une ballade traditionnelle.
Après Woody Guthrie, Bob Dylan ou The Animals, alt-J en propose sa relecture, changeant au passage la musique mais aussi la quasi-totalité du texte, dont ne subsistent quasiment que le premier couplet original et son célèbre début: "There is a house in New Orleans".
"C'est presque un piège cette première ligne, car en fait c'est quasiment une nouvelle chanson", s'amusent Gus et Joe. Confiée aux soins de vingt guitaristes classiques, cette nouvelle version épurée et lente s'avère à mille lieues du classique popularisé par The Animals en 1964. Une façon pour alt-J de continuer à faire vivre cette "chanson passée de l'un à l'autre" depuis des décennies.
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