La Réunion refuse de subventionner un festival qui accueille Orelsan

"J'ai été élu pour défendre des valeurs. Ces valeurs, ce sont celles de la  famille, de la tolérance, du vivre ensemble", explique Didier Robert dans des encarts publicitaires publiés dans la presse réunionnaise.

Il dit avoir rejeté, avec le soutien de l’opposition régionale, la demande de subvention de 150.000 euros du Sakifo 2012, le plus important festival de musique de La Réunion, qui programmait Orelsan.

Retour en grâce pour Orelsan après le scandale de 2009
Le chanteur avait créé la polémique en 2009 avec le titre « Sale pute », qui décrit la réaction et les propos violents d’un jeune homme à l’intention de sa copine qui vient de le quitter. Une série de concerts avait alors été annulée, notamment aux Francofolies de La Rochelle.

Depuis, Orelsan s’est excusé et a pu reprendre ses tournées partout en métropole. Il doit se produire fin mai à Paris, à l’Olympia, et il est à l’affiche de Solidays en juin. Un procès, intenté contre lui par l’association Ni Putes ni soumises, doit avoir lieu le 7 mai. Orelsan sera aussi au prochain Printemps de Bourges, le 26 avril.

Il a reçu la Victoire de la musique de la révélation du public le 3 mars.

"Raelsan" d'Orelsan

Le directeur du festival Sakifo "effondré"
"La violence verbale, les appels à la haine, au viol, à la pédophilie, à la violence physique portés par l'un des artistes invités du Sakifo 2012 ne peuvent obtenir ma caution", peut-on lire dans l'encart publicitaire publié par le président du conseil régional de La Réunion.

"Quelle serait notre attitude face à des personnes prônant aujourd'hui l'extermination des juifs, des musulmans, des catholiques, des orthodoxes, des tamouls et des autres?" ajoute le texte.

Le directeur de Sakifo 2012, Jérôme Galabert, s’est dit « effondré » face à une prise de position aussi « grave et violente ». La déprogrammation d’Orelsan n’est « pas à l’ordre du jour », selon la presse réunionnaise.

Sakifo 2012 accueillera du 1er au 3 juin des artistes réunionnais ainsi que des artistes venus des Etats-Unis, d’Australie, du Canada, d’Allemagne et de métropole, parmi lesquels Ayo et Catherine Ringer.