La grande messe de Springsteen hier soir à Bercy
C'est au son très "frenchy" de "La vie en Rose", jouée à l'accordéon, que Springsteen et son E-Street Band ont fait leur entrée, dans un Bercy plein comme un oeuf. Même les gradins installés à l'arrière de la scène étaient remplis et de nombreux Américains, Britanniques et Allemands avaient fait le déplacement pour ce "Wrecking Ball Tour", du nom de son 17e album studio, paru en mars. Springsteen a offert une place d'honneur à ce dernier opus, lui consacrant une large partie du début de son concert avec "We Take Care of Our Own", "Wrecking Ball", "Death to My Hometown" et "Jack of All Trades".
Réconfort en temps de crise
Album engagé, "Wrecking Ball" est né de la crise financière de 2008, inspirant à Bruce Springsteen colère contre la cupidité, mais aussi empathie avec les pauvres et les chômeurs et appels quasi religieux à l'espoir. Et mercredi le concert a souvent pris l'allure d'une séance collective de réconfort. "Les temps sont durs en France. Eh oui, je sais", a-t-il dit au public en français. Allant au contact de son public, Springsteen a passé son temps à serrer des mains, à se laisser caresser les cheveux, les bras, les cuisses, presque happé par les spectateurs des premiers rangs. Sur "Spirit in The Night", il s'est mué en chanteur de gospel, enjoignant ses ouailles à garder l'espoir, entre chant et prédication. Visiblement très heureux d'être là, le "Boss" s'est aussi montré volontiers cabotin, s'affalant comme un Jake La Motta fatigué, dansant avec une quinquagénaire estampillée "fan depuis 1975" ou soulevant dans ses bras une jeune fille pour chanter "Waitin' on a Sunny Day".
Pour "Because the Night", chanson qu'il a écrite pour Patti Smith, c'est avec une autre Patti, qu'il a partagé le micro : Patti Scialfa, sa femme. Tout au long de la soirée, Springsteen a vogué entre les styles : rock, blues, folk, chansons traditionnelles, blues, soul, entouré de son légendaire E- Street Band. Ne manquait que le saxophoniste Clarence Clemons, disparu l'année dernière et remplacé dans le groupe par son neveu, Jake.
Paris "amie de l'Amérique"
Springsteen lui a d'ailleurs rendu hommage en silence et en images au milieu de "Tenth Avenue Freeze-Out". "C'est le 4 juillet et nous sommes heureux d'être à Paris ce soir car la France était l'amie de l'Amérique avant que celle-ci soit l'Amérique. Merci beaucoup", a lancé le rockeur avant une version assourdissante de "Born in The USA", suivie de "Born to Run". Et les lumières s'étaient rallumées depuis bien longtemps dans la salle lorsque Springsteen a quitté la scène à contre-coeur au bout de 3 heures 25 de show.
Springsteen sera également en concert à Paris-Bercy jeudi (complet). Pour ceux qui ont raté celui-là, Springsteen devrait revenir l'année prochaine pour un concert au Stade de France.
La liste des morceaux joués mercredi 4 juillet à Bercy
1 Introduction avec La Vie En Rose
2. We Take Care Of Our Own
3. Wrecking Ball
4. Badlands
5. Death To My Hometown
6. My City of Ruins
7. Spirit In The Night
8. E Street Shuffle
9. 4th of July, Asbury Park (Sandy)
10. Jack of All Trades
11. Because The Night
12. Darkness On The Edge of Town
13. Johnny 99
14. Darlington County
15. Easy Money
16. Waitin’ On A Sunny Day
17. Promised Land
18. Apollo Medley
19. INDEPENDENCE DAY (solo piano)
20. The River
21. The Rising
22. Out In The Street
23. Land Of Hope And Dreams
24. We Are Alive
25. Born In The USA
26. Born To Run
27. Bobby Jean
28. Dancing In The Dark
29. Tenth Avenue Freeze Out
30. American Land
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