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Igloofest, un festival de techno par -30 degrés à Montréal

La 7e édition d'Igloofest bat son plein au Vieux Port de Montréal, à ciel ouvert et par -30 degrés, en dépit d'une vague de froid polaire qui s'est abattue sur le nord du continent américain.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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A l'entrée du festival Igloofest
 (OLIVIER JEAN / AFP)
En attendant l'arrivée du DJ, ils ne sont que quelques dizaines à "réchauffer la piste de danse", comme le dit Mélanie Bilodeau, une trentenaire québécoise abonnée à ce festival de techno unique au monde. "J'ai passé mon enfance à jouer dehors l'hiver, donc le froid ne me fait pas peur", s'exclame-t-elle, bien emmitouflée dans des couches de vêtements. Dehors, la température ressentie est descendue à -31 degrés Celsius.

Une vague de froid polaire touche le nord des Etats-Unis et le Canada
Mais "bien +habillée+ (couverte), c'est bien", assure Marjorie Fortin. "Je viens chaque année, le monde est dehors, peu importe la température, la musique est bonne, c'est le fun, l'ambiance n'est pas la même que dans un bar". Le festival étire cette année sa présentation sur 4 week-ends, jusqu'au 9 février, soit 12 jours, et espère obtenir un nouveau record de visiteurs. Ils étaient déjà 18.000 à l'ouverture le week-end dernier.

Les inconditionnels y affluent: "Je viens pour profiter de l'hiver", s'exclame Tobie Charette. "Avant, l'hiver, on avait tendance à rester à l'intérieur et à ne rien faire, et de plus en plus, des activités sont organisées dehors, t'as juste à t'habiller comme il faut", ajoute-t-il.

"La météo, au début, c'était un facteur qui décourageait les gens", reconnaît le porte-parole de l'événement, François Fournier. "Mais l'Igloofest, enchaîne-t-il, est devenu un événement qui allume le monde, il y a vraiment un esprit festif ici et le mot s'est passé, on dirait maintenant que plus il fait froid, plus les gens le prennent comme un défi à relever, et on a vraiment des surprises: l'an dernier, par une soirée à -25 degrés, on était à guichets fermés, on a eu plus de 10.000 entrées". L'affluence des 18-34 ans lui donne raison.

A ses débuts, le festival de la métropole québécoise attirait 2.000 personnes pendant un week-end mais ce fut assez prometteur pour porter sa durée à deux week-ends dès la saison suivante, puis à trois l'année d'après. En 2012, 70.000 personnes ont dansé sur des musiques créées par des DJ connus dans le monde entier, dont des Européens, au milieu d'écrans géants explosant de lumières imaginés par des artistes tout aussi réputés, dont plusieurs ont fait leurs armes au Québec avec Le Cirque du Soleil ou le metteur en scène Robert Lepage.

L'exotisme du climat 
"L'idée c'est de bâtir une scénographie visuelle intéressante" pour que les gens se sentent "comme enrobés autant par le son que par la lumière et la vidéo", explique le président de l'événement, Pascal Lefebvre. Un visiteur sur quatre vient de l'extérieur de Montréal, dont de nombreux Américains du nord des Etats-Unis qui font le déplacement spécialement, tout comme des Européens ou des hispanophones du sud. "L'an dernier, un groupe est venu en voyage organisé d'Argentine, un peu comme si nous allions en groupe au carnaval de Rio. C'est l'exotisme du climat, j'imagine, qui les attire", ose François Fournier.

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