Flume électrise la foule de Rock en Seine avec une esthétique et un son soignés
C'est la fin de la soirée. Une toile tendue à l'avant de la scène bouge au gré du vent et dissimule les trois cubes transparents et lumineux qui suivent Flume sur chacun de ses concerts. Dessus, le motif d'une rose multicolore est projeté. L'esthetique scénique de Flume, tête d'affiche de ce premier jour du festival, promet d'être soignée.
Avec quelques minutes de retard, un son strident et des infrabasses monstrueusement puissantes font irruption sur scène. Harley Streten - de son vrai nom - débarque, son ombre à peine visible à travers le fond noir de la toile. Puis cette dernière s'effondre. Un grand visage souriant apparaît sur les écrans. "C'est si bon d'être là !", crie le DJ, avant d'enchaîner sur le hip hop branché de "On Top", issu de son premier album.
Alternance entre atmosphères sombres et optimistes
La transition coule parfaitement vers le furieux "Lose It", avec, en fond, un visuel de tronc à épines tournoyant. Pendant tout le concert, Flume jouera avec les multiples visuels de ses clips et de ses albums, qui s'agitent et évoluent, parfaitement synchronisés avec ses sons.Progressivement, les premières notes douces et envoûtantes de "Sleepless" prennent le relais. Flume, tout petit au milieu de ses tables de mixage, danse en rythme. Puis, surprise. La voix fluette de "Get Free" de Major Lazer, mélangée à des sonorités orientales, montent en puissance. Le public reconnaît le refrain et chante en liesse. Flume, lui, s'amuse comme un gosse.
Soudain, l'ambiance s'assombrit. L'image angoissante d'un tigre d'argent aux yeux lumineux envahit le fond de la scène sur le son expérimental de "Wall Fuck". Le tigre fond et le son passe en majeur. L'ambiance devient plus optimiste. Les lumieres s'élèvent, le tigre renaît, tout en puissance, dans des tons rosés.
"C'est un honneur d'être ici !"
Enfin, Flume présente des titres de ses derniers EP en deux parties : "Skin Companion" au son bien plus expérimental. Le flow de Pusha T. s'accorde avec le fond visuel, figurant des étranges intestins saignants qui se transforment en serpents luisants inquiétants.On a à peine le temps de s'en remettre qu'on passe à une ambiance clairement dancefloor avec "Hyperreal", titre également issu de son dernier EP, au beat plus serré. Tout le monde danse. "C'est une scène énorme. C'est un honneur d'être ici. C'est fou ! ", s'exclame le jeune DJ.
Les remix les plus célèbres en grand final
Arrive enfin l'un des deux titres qui ont révélé Flume au grand public : le remix de "Tennis Court", d'abord, de la chanteuse australienne Lorde, avec un petit twist. Au refrain, un mashup amène le refrain de "Never Be Like You" d'une façon si naturelle qu'on jurerait que les deux titres, qui ont quelques années d'écart, ont été composés ensemble. Les lumières de la scène scintillent. Le public connaît les paroles par coeur et s'essaie aux piques aigues de la chanteuse Kai, en featuring sur le titre.Suivent le flow irrésistible du rappeur Vince Staples sur "Smoke and Retribution" puis "Yeah Right" (toujours de Vince Staples), également produit par Flume. Le remix de "Hyper Paradise", un des premiers de l'artiste, précède joliment la voix de Tove Lo sur "Say It".
Mais ce n'est pas fini. A l'appel des fans, Flume revient et joue le planant "Tiny Cities" en featuring avec Beck, qui donne une dernière touche émouvante au concert, avant un dernier salut. Puis il s'éclipse. En toute simplicité.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.