Embarquez pour une Nuit Sonore comme si vous y étiez !
En sortant de la bouche de métro qui dessert cet espace vert urbain, la première impression est celle d'un touriste qui débarque dans une ville qu'il ne connait pas ou qu'il ne reconnait plus. La place grouille de monde et pourtant l'ambiance reste calme et bon enfant. Beaucoup ont choisi de se poser sur l'herbe pour discuter ou tout simplement profiter des beats lointains émanant de l'une des scènes du festival. Les visages sont détendus et souriants, le virus de la fête semble contaminer immédiatement celles et ceux qui entrent dans cette zone déclarée festive.
Non loin de la place, l'esplanade Gailleton. Elle accueille, pendant deux jours une drôle de péniche. Son nom : le Fargo. Une sorte d'objet flottant non identifié, habituellement amarré 150 mètres plus haut mais qui, pour deux soirées, s'est installé de manière éphémère au pied du "bouquet de fleurs" pour participer, à sa manière, aux festivités. A bord de ce navire vraiment décalé, de drôles de moussaillons bien décidés à sublimer l'art dans tous ses états avec du son mais aussi une exposition et des ateliers. Nom de code de l'opération : "Paye ta moule !" Et la première soirée semble bien partie, avec des centaines de personnes et la même envie de faire la fête...
Le capitaine de la péniche est un habitué des soirées électro. Ca fait plus de 20 ans qu'il navigue dans les eaux mouvementées de cet océan musical. Tour à tour passionné, Dj et organisateur de soirée, il confie être habitué à ce genre d'ambiance mais malgré tout, il est surpris par la foule amassée sur le quai venue simplement profiter des beats propagées par les artistes qui se succèdent aux platines. Un vrai plaisir partagé qui se voit et qui s'entend.
Après avoir fait un petit tour par les cales transformées en salle d'exposition de street art, il est temps de reposer le pied sur la terre ferme pour aller voir si l'artefact festif des Nuits Sonores bat aussi du côté de la Croix-Rousse. Il paraît que certains y ont organisé une Dj's Academy éphémère. Autre curiosité à ne pas louper !
20h45 - Escale sur les Pentes de la Croix Rousse, impasse Flesselles
Le lieu indiqué sur le programme du festival s'appelle le Lavoir Public. Face à une école maternelle, le bâtiment semble austère vu de l'extérieur. Quelques personnes prennent l'air à l'extérieur, discutant de manière détendue ou fumant leur cigarette. Mais cette ambiance calme et sereine laisse place à l'intérieur à une véritable frénésie collective. A l'origine de cette effervescence, un concours organisé pour la soirée intitulé DJ academy / Extra Nuits sonores. Le principe : plusieurs Dj's se succèdent aux platines pour rivaliser devant un jury exceptionnel et redouté composé notamment de Dj Connasse, Dj Bolito, et Chantal La Nuit. Mais le public présent participe également au vote. Une parenthèse franchement inattendue et surprenante où se côtoient tous les styles, qu'ils soient musicaux, capillaires ou vestimentaires.
Mais revenons à nos moutons ! Le concours est déjà lancé à cette heure de la soirée et ils ne sont plus que 2 en lice. Des finalistes qui ont chacun 30 minutes pour faire bouger le public et séduire le jury présent et attentif. Parmi les critères incontournables pour obtenir le titre de "Meilleur DJ de la soirée", avoir su mettre l'ambiance et faire danser les amateurs présents dans ce lavoir inauguré en 1934 et transformé depuis 2012 en laboratoire artistique dédié à la création contemporaine.
Sur la scène, la battle a repris et c'est DJ Joseph qui est aux manettes. L'ambiance monte d'un cran. Normal, c'est la finale ! Le jury est concentré et le public déchainé, prêt à en découdre avec ce son qui ne lasse jamais. Seulement 30 minutes pour convaincre, alors il faut faire vite...et bien.
Mais pendant que certains jouent leur dernier set, d'autres ne vont pas tarder à commencer le leur. C'est le cas des DJ sélectionnés par Laurent Garnier et qui officient ce soir, au Sucre, à la Confluence, dans le cadre de l'European Lab Night.
23h00 - Dernière étape au Sucre, à la Confluence
Pour se rendre sur place, mieux vaut éviter la voiture et opter pour les transports en commun. Pour rejoindre le site de la Sucrière, en bord de Saône, direction la bouche de métro Hôtel de Ville avant de prendre le Tram ligne T1.
Même si la musique n'est pas forcément présente, les usagers eux sont bien là pour profiter aussi du festival. On repère d'un simple coup d'oeil celles et ceux qui ont fait le choix d'aller à Confluence pour découvrir les installations artistiques des Nuits Sonores. Certains se mettent déjà dans l'ambiance en dansant dans le tram. Station Confluence, quasiment tout le monde descend pour rejoindre le site de la Sucrière à pied, sous les éclairages modernes du centre commercial.
Quelques minutes plus tard, le long des quais de Saône, l'entrée du lieu où se déroule la soirée "Fresh and French!". Une fois le petit bracelet bleu identifié par les vigiles postés aux barrières de sécurité, il faut encore marcher pour atteindre le deuxième poste de contrôle pour l'ultime fouille. Cette fois, c'est sûr, c'est bien ici que ce déroule le show artistiquement orchestré by Laurent Garnier. En tous, trois DJs savamment sélectionnés par l'habitué du festival, un ami de la famille des Nuits Sonores, vont se succéder au Sucre, le premier roof-top lyonnais.
Le premier à officier s'appelle S3A alias Max Fader. Sa musique est imprégnée d'influences soul et house. Il utilise de nombreux samples pour faire transparaitre ses racines musicales avec une griffe inimitable, funky et énergétique. Et même si la soirée ne fait que commencer, on sent déjà l'ambiance monter petit à petit.
Juste avant de partir, impossible de ne pas profiter de la terrasse magique de ce lieu qui permet d'avoir une vue sur tout le quartier de Confluence. Et en trainant un peu on repère, un homme au visage familier qui profite aussi de l'air vivifiant du rooftop lyonnais. Il s'appelle Vincent Carry , le fondateur des Nuits Sonores. Un salut, une poignée de main et une discussion qui s'enclenche. L'occasion de discuter musique électronique et de lui demander tout le bien qu'il pense de son ami Laurent Garnier...
Il est temps de rentrer. Une dernière balade sur les quais, l'occasion de découvrir les contenairs "pimpés" par plusieurs graffeurs français. Une "Nuit Sonore" colorée, acidulée qui donne franchement envie de vite recommencer !
Les Nuits sonores à Lyon, du 28 mai au 1er juin 2014
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